Comme le tango ou le twist, le mot disco désigne à la fois un style musical et une danse, voire un style vestimentaire. Les artistes disco – même masculins - sont souvent vêtus d’habits de lumière et se maquillent. Le Glam rock glitter leur avait ouvert la route, le public - qui ne veut plus ressembler à Madame ou Monsieur tout le monde - les imitera.
Le disco naît à une époque où les discothèques avec disc jockeys (DJ) ont démodé les bals populaires. Il libère les pulsions animales, et satisfait moins les émotions cérébrales. Énergique mais sensuel, quasi-sexuel, il est la musique du corps et de la nuit. Résultat d'un mélange de mélodie pop et d’orchestration funk, le musique disco est binaire avec un tempo rapide, entre 120 et 140 battements par minute (BPM). Les pulsations sont marquées par la grosse caisse sur chaque temps. La basse joue aussi un grand rôle, tout comme les cordes et les cuivres, mais surtout les synthétiseurs… et la voix de l’artiste.
En France, le disco n'est pas conçu pour être diffusé à la télévision car il est souvent chanté en anglais, donc moins accessible (et quand il est en français, les mots sont plus remplis de son que de sens). Comme il est bourré d’énergie positive et colorée, cela gêne moins les radios, périphériques, qui n’ont pas encore de quotas. Il est aussi promu par la presse jeune, désormais en quadrichromie, à son apogée. En revanche, le disco n’est pas fait pour être applaudi sur une scène, mais pour être dansé sur une piste (Du Palace à Paris au Studio 54 à New-York). Et l’Occident a besoin de faire la fête pour oublier la fin des Trente Glorieuses.
Commercialement, le disco se vend surtout en 45 tours, et invente le format "Maxi-Single" qui comprend les premières versions longues de l’histoire. En France, 1977 marque l’apogée des ventes de formats courts. Pas un hasard... On vend aussi des formats longs : 33 tours mais également cassettes audio, d’autant plus que le walkman est inventé par les Japonais en fin de décennie.
40 ans après le phénomène disco, et l’important rôle que les Français y ont joué, le french disco n’a pas eu les honneurs des Ors de la République, et ce malgré la série de disques d’or sur tous les continents. Puisse cette exposition lui permettre de commencer à être reconnu comme une partie de notre culture.
Jean-Pierre Pasqualini