exposition
"Il est venu le temps des cathédrales..." et des chansons !
Quel passant n'a pas secrètement rêvé, en levant les yeux vers les tours de Notre-Dame, d'y apercevoir Esméralda ou Quasimodo ? Et si les chansons d'amour ne cessent de fleurir encore à Paris, au XXIème siècle, n'est-ce pas aux Romantiques que nous les devons ?
Sans doute que leurs âmes inoubliables, continuent et continueront encore longtemps, à planer au-dessus de nos têtes, et à donner l'inspiration aux poètes et aux musiciens, d'aujourd'hui et de demain. Le romantisme ne meurt jamais...
Par Julie Daroy.
L'ENFANT DU SIÈCLE
Alfred de Musset (1810-1867) voit le jour dans une famille aristocrate et cultivée qui lui transmet très tôt l'amour des lettres et des arts. À dix-huit ans, il abandonne ses études de lettres et de médecine pour se lancer dans l'écriture. Sa première « balade » sera publiée en 1828 à Dijon, dans le journal le Provincial ; il a tout juste 18 ans. Poète de l'amour, il devient un des incontournables du Romantisme.
C'est ainsi, que, très vite, il rejoint le second Cénacle romantique de Charles Nodier, et bien qu'il ne voue pas un culte particulier à Victor Hugo, ses Contes d'Espagne et d'Italie publiés à 19 ans feront immédiatement de lui un des tous premiers piliers de ce nouveau mouvement.
Menant une vie de dandy et de débauche, à la réputation sulfureuse, il est déjà l'auteur de poèmes tourmentés. Ses pièces de théâtre, regroupées dans le volume Un spectacle dans un fauteuil, vont aborder les thématiques récurrentes de son œuvre : la débauche et la pureté, douloureusement liées. Même dans ses poèmes, dédiés à des lieux, des amis, ou des villes, à Paris sa ville natale, c'est toujours le sentiment amoureux qui domine.
Son chef d’œuvre du drame romantique Lorenzaccio, inspiré de son voyage en Italie avec Georges Sand, est également publié en 1834. Il écrira pour elle de sublimes poèmes d'amour : A Georges Sand : « Te voilà revenue […] bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées … » et également La confession d'un enfant du siècle en 1836 qui évoque encore la souffrance engendrée par cette relation tumultueuse inoubliable, soldée par un échec.
Parmi ses nombreuses pièces de théâtre, celles que l’on peut caractériser par un genre fantaisiste et novateur, sont toujours à l’affiche au XXIe siècle : Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, Le chandelier, Les Caprices de Marianne (1833), On ne badine pas avec l'amour (1834).
Entre 1835 et 1837, il compose son chef d'œuvre lyrique Les Nuits, poèmes particulièrement sentimentaux, et reconnus à l'heure actuelle pour être une des œuvres les plus représentatives du romantisme français. Il poursuivra avec Tristesse en 1840, et enfin le célèbre quatrain Mes chers amis quand je mourrai...plantez un saule au cimetière...
En même temps qu'il multiplie les aventures amoureuses, il va devenir alcoolique, et de santé très fragile. En 1845, il est nommé Chevalier de la légion d'honneur. Il est élu à l'Académie française en 1852.
Quand il meurt, le 2 mai 1857, des suites de la tuberculose à l'âge de 46 ans, il est presque oublié. C'est son frère Paul de Musset qui jouera un grand rôle dans la redécouverte de son œuvre, à travers des biographies qu'il fera publier. Il est l’un des seuls à avoir voué un culte aussi important au sentiment amoureux. Il est considéré, parmi plus grands écrivains romantiques français.
Quoi de mieux pour inspirer les chanteurs que l'amour ?
Adaptée de la pièce le Chandelier, Offenbach crée Fortunio et met en musique le célèbre poème La chanson de Fortunio : « Si vous croyez que je vais dire qui j'ose aimer ». Le compositeur Messager donnera une suite à cet opéra, il y aura donc deux airs pour une chanson.
Entre 1876 et 1879, des dizaines de poèmes de Musset sont mis en musique : Céline Gadal : Adieu, Émile Passard : Bonjour Suzon, Max Marchal : Rappelle-toi, pour ne nommer qu'eux.
1909 : Pouchkine, grand admirateur de Musset J'ai dit à mon cœur.
1912 : Le rideau de ma voisine mis en musique par Paul Jumel.
1912 : De nombreux compositeurs mettront en musique La Chanson de Barberine (Murray, Sébastien Saugé, Benoit Deyrat, Yvon Jean).
En 1971, Claude Nougaro écrit et chante A Musset d'après le fameux poème Les chants désespérés.
En 1991, Daniel Lévi, interprétera le rôle de Musset dans la comédie musicale Sand et les romantiques signée Catherine Lara.
Une nouvelle génération de chanteurs, semble encore aujourd'hui, sensible à la poésie de Musset. La chanteuse belge Karin Clerc chante en 2018 On ne badine pas avec l'amour. Le chanteur Raray en 2018 également, choisit d'interpréter une dizaine de poèmes de Musset en chansons.
D'Offenbach à André Messager, La chanson de Fortunio est extraite de l'Opéra « Fortunio » adapté de la pièce de Musset « Le Chandelier » (livret : Gaston de Cavaillet, et Robert de Flers, juin 1907). Mais au fait, qu'est-ce qu'un Chandelier ? Ici, le sens de ce mot, n'a rien de commun avec celui de l'objet bien connu, supportant deux ou plusieurs bougies... C'est un soupirant officiel, faisant office de paravent, et censé cacher ainsi, le vrai soupirant. Ce qui permettait, aux véritables amoureux, de se rencontrer à leur guise, sans provoquer les soupçons ! En 1834, Musset est aux prises avec son amour inoubliable : Georges Sand, quand il écrit cette pièce, en trois actes et en prose, publiée dans la revue des deux mondes en 1835. Montée pour la première fois au théâtre Historique en 1848, avant d'être représentée à la Comédie Française, en 1850, elle est très vite interdite, son contenu ayant été jugé immoral . Le thème est celui, du « triangle amoureux », riche en stratagèmes et en dissimulations...Une situation qui n'était certes pas inconnue, à Alfred de Musset ...
LE FILS DES CHIMERES
Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunnie (1808-1855), eut une enfance marquée par la mort prématurée de sa mère, alors qu'il n'a que deux ans. Son grand-oncle l'élève vers Mortefontaine, dans le Valois, lieu qu'il n'oubliera jamais et qui inspirera la plupart de ses œuvres.
En 1814, il revient vivre à Paris avec son père. En 1822, sur les bancs du lycée Charlemagne, il rencontre Théophile Gautier. A partir de 1822, il est publié sous le nom de Gérard L. chez Ladvocat (mécène d'une foule de jeunes écrivains et grand éditeur des romantiques). Il se lance dans la satire (ce qui lui vaudra d'être recalé au concours de l'Académie française).
Le 28 novembre 1827, le journal de la Librairie annonce la parution de sa traduction de Faust. Goethe lui dira : « Je ne me suis jamais aussi bien compris qu'en vous lisant ». En 1830, le compositeur Hector Berlioz s'inspire de son Faust pour sa Damnation de Faust et à la fin de cette même année, il rejoint le Cénacle (Victor Hugo, Théophile Gautier, Vigny, Musset, Dumas, Balzac).
Sous le nom de Gérard de Nerval, pour la première fois, il publie Les Odelettes en 1834. En 1837, il s'éprend de l'actrice Jenny Collon, mais elle l'éconduit, et en épouse un autre. Sa peine est immense.
Dès 1841, son esprit vacille, il sera sujet à des hallucinations, dans lesquelles il puisera l'inspiration de ses plus beaux poèmes romantiques : Les filles du feu, Une allée du Luxembourg, et El Descdichado en 1854 : « Je suis le ténébreux, le Veuf-l'inconsolé ». Le recueil contient une dédicace à Alexandre Dumas père, ainsi que huit nouvelles et douze sonnets, édité en 1854, alors que le poète se trouve interné à la clinique de Passy.
Lui qui craignait tant la mort, se suicidera le 26 janvier 1855, rue de la Vieille-Grille à Paris. On retrouvera sur lui une lettre dans laquelle il avait écrit : « 300 Francs me suffirait pour passer l'hiver ».
Définitivement bouleversé par la mort prématurée de sa mère, Gérard de Nerval aura donné au mythe féminin une place prépondérante dans son œuvre. Fantaisies et plus tard Les filles du feu ainsi qu'Aurélia ou le rêve de la vie en sont le parfait témoignage. Ce sera l'un des génies et grand chef de file du romantisme.
Il est le premier à introduire sa propre « musique » dans la composition de ses poèmes scandés : « Il est un air, pour qui je donnerais tout Rossini, tout Mozart tout Weber » écrit-il dans Fantaisie extrait du premier recueil Les Odelettes. Cet air c'est celui qu'il a entendu enfant à Mortefontaine …
Les Odelettes, qui, faut-il le rappeler, sont la forme ramassée de l'Ode antique, rhythmique et lyrique. Cette forme qu'il a beaucoup étudié chez Ronsard, célèbre la valeur du héros, ou porte les tourments du moi : « Cet air, qui s'écarte des goûts communs, qu'on garde « secret » et dont les charmes, eux aussi, doivent le demeurer ».
En 1846, Hector Berlioz crée son opéra La damnation de Faust, à l'Opéra-comique, d'après l'œuvre de Goethe, traduite par Gérard de Nerval. Pourtant, ils ne se rencontreront qu'une seule fois.
Il écrira encore une dizaine de livrets d'opéra, mais à sa grande déception, les compositeurs n'y feront pas honneur.
Claude Nougaro, Kirjuel, Georges Chelon, l'ont approché. Les conteurs s'en sont emparés. Déjà, la talentueuse poétesse, Anna de Noailles (1876-1931) s'en était imprégnée. On retrouve dans ses poèmes le même esprit que dans ceux de Gérard de Nerval, les mêmes tourments, et cette crainte de la mort qui ne les quitte pas. On lui associe également le poète de la nature Géo Norge (1898-1990).
Aujourd'hui encore, on peut entendre les textes de Gérard de Nerval mis en musique par Claude Vence : Le relais, Le ballet des heures, Cécile Charbonnel : Laisse-moi, Luc Debattice : Fantaisie, Le point noir, Hamel : La grand-mère, Epitaphe, Bernard Ascal : Le Christ des Oliviers.
LE LOUP SOLITAIRE
Soldat et poète, victime d'une grande solitude intérieure, sa poésie sera toujours, et de plus en plus, désenchantée, au fur et à mesure que les années passeront.
Renouant avec la tradition de la poésie philosophique, mais aussi avec les sentiments de solitude et d'incompréhension, sa vision désenchantée de la société, exprime clairement son point de vue sur l'humanité. Il est un des grands pionniers du romantisme français.
Né le 27 mars 1797 à Loches, d'une famille issue de la vieille noblesse militaire, sous-lieutenant à 17 ans, il se met à étudier les Lettres et à écrire. Les poètes André Chénier et Lord Byron sont ses modèles. Il quittera la carrière militaire en 1828, alors qu'il a déjà rejoint le Cénacle romantique de Victor Hugo, dont il devient l'ami, et publie ses premières poésies en 1822.
En 1824, le poème philosophique et religieux Eloa ou la Sœur des anges va le révéler au grand public : "ses cheveux partagés comme des gerbes blondes, dans les vapeurs de l'air perdent leurs molles ondes...". Poème philosophique et religieux (1824) qui va le révéler au grand public.
En 1826, Cinq-Mars, roman historique, est très bien accueilli par la critique, ainsi que le recueil Poèmes antiques et modernes.
En 1831, dans sa pièce de théâtre La Maréchale d'Ancre, il se montre favorable à l'abolition de la peine de mort, comme son ami Victor Hugo. Il publie également le poème Paris constitué de 258 alexandrins.
En 1835, Chatterton, une pièce écrite pour sa maitresse, la comédienne Marie Dorval, rencontre un succès prodigieux. Sand, Musset, Berlioz, Sainte-Beuve assistent à la première représentation.
A la mort de son père, et après sa rupture avec Marie Dorval, vers 1837, il va multiplier les liaisons amoureuses. Il se brouille avec ses amis du Cénacle, mais Charles Baudelaire et Barbey d'Aurevilly, qu'il fréquente, le tiennent en haute estime.
En 1843, il écrit La mort du loup poème immortel, qui devient connu de tous les écoliers "...les nuages couraient sur la lune enflammée...". Il a déjà écrit son célèbre Le Cor, Moise, La neige, La frégate La sérieuse.
En 1845, il est enfin élu à l'Académie ou il s'est présenté 5 fois. Quatre ans plus tard, il achève le recueil Les Destinées qui sera publié en 1864, et dans lequel il a repris son apologue La mort du loup "… seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse...".
En 1862, il perd Lydia Jane Bunbury, son épouse depuis 1825, et meurt moins d'un an plus tard à 78 ans, dans l'indifférence quasi générale. Son journal sera révélé en 1867 : « Il n'y a qu'un bonheur dans la vie, c'est d'aimer et d'être aimé ».
Hector Berlioz et Franz Liszt devinrent ses amis proches, en 1833, après que le jeune Berlioz, génie encore incompris à l'époque, vint lui demander une audience personnelle.
Mais le ton de sa poésie, sérieuse et pessimiste, n'a pas inspiré de nombreux chanteurs. Le poème Le Cor plusieurs fois mis en musique, d'abord par J. H. Roger Joseph Pierre, puis Flégier en 1912 (interprète Huc Santana), est incontestablement devenu son oeuvre la plus entendue.
Quelques comédiens se sont emparés de Moïse, de La frégate La sérieuse, de La Neige et du poème Le Malheur.
En juillet 2022, Sophie Vandell et Abeele Marchal crée l'Association des amis d'Alfred de Vigny...preuve, s'il le fallait, que le grand poète est toujours apprécié au XXIième siècle.
« Il ne touchait jamais la terre, ne comprenait rien à la réalité, quand il se posait par hasard sur la cime d'une montagne, c'était une concession... ».
LE PERE DU ROMANTISME
Si nous cherchons à savoir, qui est le vrai père du romantisme « français », nous devons nous tourner vers Rousseau, le premier à avoir laissé parler les sens.
Le mouvement, est d'abord porté par Chateaubriand, et Madame de Staël, mais c'est Victor Hugo qui va faire triompher le genre, et le mener à l'apogée du romantisme lyrique, avec sa poésie, ses romans et ses drames, où le beau et le sublime, le laid et le grotesque, cohabitent. Cohabitation jusque-là réservée à la tragédie.
Victor Hugo nait le 26 février 1802 à Besançon d'un père général d'Empire et de Sophie Françoise Trébucher. C'est sa mère, qui lui donnera très tôt le goût de la poésie.
À 19 ans, il publie ses premiers poèmes : Odes. Un an plus tard, en 1822, il épouse Adèle Foucher. Ils auront cinq enfants. Louis XVIII le remarque et lui verse une pension. De 1828 à 1881, 16 recueils de poésies verront le jour, dont Les chants du Crépuscule, Les Voix intérieures, Les Châtiments, Les Contemplations, La Légende des siècles, Les Chansons des rues et des bois, …
En 1827, il publie sa première pièce de théâtre : Cromwell, suivra Hernani, chef d'œuvre du romantisme. C'est à la première représentation de Lucrèce Borgia, le 2 février 1833, qu'il rencontre la comédienne Juliette Drouet. Leur histoire d'amour et leur collaboration dureront 50 ans.
Avec Gérard de Nerval et Théophile Gautier, en 1823 il crée : Le Cénacle, constitué de Mérimée, Musset, Nerval, Stendhal… qui rejoindront le « foyer » de ce nouveau mouvement appelé Romantisme.
Entre 1827 et 1832, Victor Hugo va écrire pas moins de treize pièces de théâtre.
Parallèlement à sa carrière d'écrivain, après le décès tragique de sa fille Léopoldine, il entre en politique. Ses prises de position radicales, en faveur des plus démunis, en font très vite l'ennemi du « tyran » Napoléon III, qu'il nommera plus tard : « Napoléon le petit ». Il finit par être contraint à l'exil, et prend la route de Jersey puis de Guernesey. C’est sur ces terres battues par le vent et les embruns, dans sa « maison bateau » qu'il écrira quelques-uns de ses plus beaux chefs d'œuvre : La légende des siècles, Les Contemplations, Les Misérables, Les travailleurs de la mer, L'homme qui rit. Il y dénonce les conditions inhumaines, dans lesquelles vivent les pauvres au XIXe siècle.
À la proclamation de la République, en 1870, il rentre en France, où il est accueilli triomphalement. En 1871, il est élu député. En 1876, il devient sénateur, tout en continuant sa carrière d'écrivain. Il sera un des rares auteurs à devenir célèbre de son vivant.
Il meurt en 1885, à l'âge de 83 ans. Sa dépouille est déposée sous l'Arc de Triomphe toute une nuit puis, transportée au Panthéon. Deux millions de personnes, suivront ce cortège, pour lui rendre un dernier hommage…
Le lyrisme romantique qui se dégage de l'œuvre de Victor Hugo, habituellement exprimé en vers octosyllabiques ou en alexandrins, a inspiré de manière naturelle, musiciens, chanteurs et comédiens.
Il disait lui-même : « La musique exprime ce qui ne peut pas être dit, et ce qu'on ne peut taire ».
Dès 1829, Gabriel Fauré met en musique le poème Les Djinn's, extrait du recueil Les Orientales, puis La fleur et le papillon ainsi que Dans les ruines d'une Abbaye. En 1848, Hector Berlioz (avec la contribution d'Auguste Morel pour les textes), mettra en musique La Captive.
On observe des velléités de collaboration, avec Charles Gounod, qui lui avait été présenté… Ce dernier composera toutefois trois mélodies sur des paroles de Victor Hugo dont la fameuse Sérenade en 1885. Reynaldo Hahn va lui aussi trouver l'inspiration, avec trois poèmes de Victor Hugo : L'Obscurité, Si mes vers avaient des ailes en 1888 et Rêverie.
Mais c'est, sans conteste, le XXe siècle qui sera le plus prolixe en la matière :
Brassens avec La Légende de la nonne : « […] le vent qui passe à travers la montagne […] », Serge Gainsbourg dans la Chanson de Maglia : « […] vous êtes bien belle et je suis bien laid […] », Claude Nougaro dans les œuvres Chanson des pirates et Victor, Guy Béart avec Le Prince fainéant, Georges Chelon dans La Conscience, Henri Tachan dans Demain dès l'aube …, Serge Reggiani et Julios Beaucarne dans Chansons des rues et des bois, Jacques Douai avec la Chanson de Hacquoil le marin, Henri Lecompte dans La belle s'appelait, Cathy Fernandez et Jean Kergeael dans Parole sur la dune, Roger Laheye avec L'Eglise, Colombe Frézin dans la Chanson en Canot, Chris Papin avec Le voile.
Les grands romans intemporels, de Victor Hugo, ont eux aussi inspiré des films, des pièces de théâtre et des comédies musicales.
On peut notamment citer les films de L’Homme qui rit, dont le style, d’un lyrisme sobre et précis, plus dépouillé que celui des Misérables, rappelle celui de Shakespeare. (films :1928 – 1966 – 1991). Le personnage de L'Homme qui rit, bien que représentant la bonté et l'humanité, influencera même la création, en 1940, du personnage psychopathe encore très actuel : Le Joker.
Les Misérables, comédie musicale, adaptée en 1980 du roman éponyme, par J. Michel Shönberg et Alain Boublil, et dont les personnages : Jean Valjean, Javert et Cosette, rencontrent toujours un succès mondial. En 1982, le film magistral de Robert Hossein signera la trente-cinquième adaptation cinématographique de ce roman.
Même triomphe pour Notre Dame de Paris : en 1956, Gina Lollobrigida, Alain Cuny et Anthony Queen incarnent les inoubliables Esmeralda, Frollo et Quasimodo dans cette œuvre supra-romantique, réalisée par Jean Delanoy. En 1998, Luc Plamondon et Richard Cocciante eux aussi inspirés par Victor Hugo, créent au Palais des Congrès de Paris un nouveau spectacle, sous forme de comédie musicale, encore représenté partout dans le monde.
En 2005, Gérard Berliner, passionné de Victor Hugo, va lui aussi proposer son one-man show avec succès, sur la scène du Théâtre Marigny : Mon Alter Hugo.
Le génie de Victor Hugo, et son humanité, font qu'on le considère encore aujourd'hui comme le plus grand poète français et comme l'un des plus grands hommes de tous les temps.
Ce poème de jeunesse, daté de 1828, est extrait du recueil : « Odes et balades ». La belle et jeune Dona Padilla del Flor repousse tous ses prétendants pour entrer au couvent. Mais à peine a-t elle pris le voile, qu'elle tombe amoureuse d'un brigand ! «... laid et très austère, la main plus rude que le gant.. mais l'AMOUR a bien des mystères » L'amour, qui avec la littérature, aura été, jusqu'à la fin de sa vie de poète, la raison de vivre de Victor Hugo. « L'amour c'est le soleil de l'âme, c'est ta main dans ma main tendrement oubliée... »
C'est en 1954, au début de sa carrière, que Georges Brassens enregistrera La légende de la nonne sur l'album Je m'suis fait tout petit. Il va extraire neuf strophes, sur les vingt-quatre qui composent le poème, pour les mettre en musique et les chanter.