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Trop fou pour toi

50 ANS DE HARD ROCK, HEAVY METAL, METAL FRANÇAIS


Honni par la majorité, qui le trouve horrible, nuisible, ridicule ou insignifiant, le metal est vénéré par une minorité, pour qui il a changé la vie. Et ça dure depuis plusieurs décennies !
Les premiers groupes de hard rock et de heavy metal sont anglais et américains, mais ce mode d’expression s’est ensuite propagé internationalement. En France, des musiciens en activité dès les années 1970 se sont réclamés de cette musique, ou ont été reconnus par la communauté metal.
À partir de nombreuses archives inédites, la Sacem s’intéresse à quelques-uns des musiciens de son catalogue appartenant au monde du metal, ou plébisicités par celui-ci.

Plongée dans un monde « trop fou pour toi », comme le titre du deuxième album du groupe Satan Jokers sorti chez Phonogram en 1984.

Par Gérôme Guibert

© Jim Eduard/Muzhevskyl/Andrey Kusmin

La naissance du hard rock français


On peut associer les débuts du Hard rock en France à la découverte du British blues boom. La progression de l’amplification et le temps passé à interpréter des riffs rageurs en tournée, font que Les Variations ont un son que l’on rapproche bientôt de Led Zeppelin sur leurs deux premiers albums, publiés en 1969 et 1973.

D’autres groupes français, davantage influencés par la contre-culture américaine, privilégient une atmosphère dystopique et noire, à l’instar de Magma (dès 1969). Sans qu’ils soient associés au Heavy metal émergent à l’époque, leurs constructions musicales aventureuses (inspirées du jazz ou du classique wagnérien), comme leur logo, seront plus tard revendiqués par de nombreux musiciens.

De Status Quo à AC/DC


L'impact des tournées des groupes étrangers en France. Au cours des années 1970, les médias parlent peu de Hard rock et de Heavy metal en France, c’est pourquoi ce sont les tournées de groupes étrangers qui marquent les esprits, surtout lorsqu’elles sillonnent la province.

Une première vague de concerts au son Hard rock irrigue le pays dès le début des années 1970. C’est le cas, dès 1974, de Status Quo et son « brutal rock », ou de Rory Gallagher.

Dans la seconde partie de la décennie, dès 1976, l’impact d’AC/DC est également très important dans l’émergence d’une communauté metal en France.

Trust, pionners révoltés


Trust est le premier groupe français a obtenir un impact international dans le monde du Hard rock / Heavy metal. Ils ouvrent pour AC/DC en décembre 1978 à Paris et sortent leur premier album en 1979. Celui-ci contient leur premier tube, L’Élite, mais aussi le morceau Préfabriqués, qui figure en 1981 sur la BO du film Métal Hurlant (Heavy Metal pour le marché anglophone). Le groupe se fait remarquer par sa musique heavy, alliée aux textes politiques très critiques de Bernie Bonvoisin, influencé par les Sex Pistols. Une posture originale et percutante dans la France de l’époque.

Trust débute en 1977. Il est porté par un duo de leaders aussi opposés que complémentaires, le guitariste Norbert "Nono" Krief et le chanteur Bernard "Bernie" Bonvoisin. Nono, guitariste d’un haut niveau technique est très influencé par les guitar heroes de la fin des années 1960 et début des années 1970 (Hendrix, Beck, Alvin Lee…) et gagne sa vie au milieu des années 1970 comme guitariste au Club Med’ ou comme musicien de session. Il possède un son et un look de hard rocker, tout comme les autres musiciens du groupe (dont Yves Brusco, dit Vivi), dont les nombreux batteurs, les plus constants ayant été Jean Emile dit Jeannot (77-80) puis Nico Mc Brain qui quittera Trust pour Iron Maiden en 1982. Leurs réseaux, leur look et leur son heavy, ainsi que la vélocité de leur guitariste solo sont autant d’éléments qui incitent à les classer dans cette catégorie. Mais Trust possède aussi un élément détonant par rapport à la culture Hard rock : leur chanteur Bernie Bonvoisin. Du point de vue de l’engagement politique de ses textes, chantés en Français, il est davantage associé au Punk rock qu’au Hard rock, ayant été fortement influencé par les Sex Pistols.  

Trust est le premier groupe français avec un véritable son Heavy metal. L’originalité du groupe vient justement de la diversité entre la posture du chanteur et celle de ses musiciens.Ce qui amène Bernie a développer un registre politique dans ses paroles, c’est le choc qu’a constitué pour lui le punk anglais de 1976 et 1977. Jusque dans son look, il apparait un peu singulier par rapport à ses musiciens, mais la combinaison des 4 donne au groupe un impact original et percutant. Au moins sur les deux premiers albums, Trust est parfois considéré par les médias comme à mi-chemin entre le Hard rock/Heavy metal et le Punk rock.Les journalistes de la presse Rock (Best, Rock&Folk) sont d’ailleurs critique envers la musique du groupe qu’ils trouvent sans véritable intérêt (comme cela est la norme pour le metal dans le monde et particulièrement chez les journalistes critiques dans le dernier tiers du XXe siècle). Au contraire, ils valorisent, au moins dans un premier temps, la personnalité à fleur de peau de Bernie, qui est parfois même rapproché de chanteurs à texte comme Brel ou Ferré.  

Au tournant des années 1980, après plus de 15 ans sans réelles politiques locales en dehors de la variété, les majors françaises commencent timidement à signer des groupes de rock français, notamment de Hard rock/Heavy metal. Après un premier 45 tours chez EMI en 1978, qui préfère finalement miser sur Téléphone, Trust signe alors chez CBS et sort son premier album en 1979. Celui-ci est un succès porté par le single L’Élite, au son très New Wave of British Metal.La demande pour Trust surprend même la maison de disque. Elle est amplifiée par leurs prestations live qui, de l’avis de tous, sont très efficaces.

Trust est le premier réel groupe hexagonal de heavy metal à rencontrer le succès, en France et à l’étranger : absence de concurrence, mais aussi des textes originaux, qui traduisent un mal être concret de la jeunesse dans la société de l’époque. Le single Antisocial devient presque l'hymne d'une génération.  Au tournant des années 80, le Hard rock et le Heavy metal connaissent une nouvelle jeunesse, avec l’arrivée des groupes anglais qui prennent le relais des grands groupes américains des 70’s (Kiss, Aerosmith, Blue Öyster Cult…). Bernie, à l’aura charismatique et à la forte personnalité, chante en français des textes à forte connotation politique contestataire, souvent anarchiste, en dehors de la tradition du Heavy metal. Les fans du groupe, collégiens et lycéens en majorité, peuvent chanter les paroles. Ils prennent les paroles et la musique comme un tout cohérent. En pleine mode des sacs de l’armée US utilisés comme cartables, les ados y inscrivent massivement un TrUSt au marqueur noir. Au cours de leur carrière, ils éditeront des versions de trois de leurs albums chantés en anglais, provoquant stupéfaction mais aussi attachement des metalleux anglais pour cet aspect original.  

Trust enclenche une dynamique européenne en jouant avec Iron Maiden (ils échangeront même leurs batteurs). En 1982, à l’époque de Marche ou Crève, leur troisième album (le plus heavy) ils jouent au Rockpalaast allemand.Ils ont ouvert à Paris pour AC/DC (qui sont devenus des amis) puis pour Motörhead et Iron Maiden en Grande Bretagne et en Allemagne (tournée « Killers ») avant de réaliser une tournée anglaise et allemande en tête d’affiche en 1981, de jouer au festival de Reading et de préparer une tournée américaine en première partie de Judas Priest (que le groupe annulera au dernier moment).Le groupe est classé premier au référendum des lecteurs 1980 de Best et fait même des télés chez Guy Lux et Michel Drucker. Ils figurent sur la BO du film Metal Hurlant (avec BOC et Black Sabbath). En 1982, ils jouent au festival Rockpalaast, retransmis dans la plupart des pays européens, dont voici un extrait.  

On redécouvrira plus tard que la position originale de Trust aura eu un impact sur la naissance du Thrash metal américain, influencé à la fois par la New Wave of British Metal de la fin des années 1970 et la mouvance Punk DIY.À la fin des années 80, Anthrax enregistre ainsi une reprise d’un titre de Trust, Antisocial, comme une forme d’hommage. Leur batteur Charlie Benante avait découvert le groupe chez un disquaire de New York où il se fournissait en groupes anglais (Iron Maiden, Saxon…). En 1987, cette reprise motivera une reformation du groupe Trust, séparé deux ans plus tôt.  

Depuis cette période, le groupe Trust se reforme sporadiquement, avec de nombreux changements de line up.Ils gardent une réputation controversée, et leur légitimité reste fondée sur leur première période. Ils s’essaient à de nombreux styles, appréciant notamment le blues. En 2017, ils jouent au Hellfest, d’où est sorti un album live. Pour le Disquaire day, ils rééditent le concert nantais de la tournée 1980.  

La scène française du milieu des années 80


Le début des années 1980 voit le heavy metal s'affirmer en France. Cette dynamique irrigue le pays, où une véritable scène explose. Les nouveaux groupes chantent quasi exclusivement en français et flirtent avec les thématiques de l’heroic fantasy. Sur les traces de Trust, le premier groupe signé en major est sans doute Warning (1981), suivi par Satan Jokers (1983). À partir de 1983, une presse spécialisée Heavy metal voit le jour un peu partout en Europe (En France, on peut citer Enfer magazine et Metal Attak, puis en 1984 Hard rock Magazine, bientôt suivi par Hard Force et la version française de Metal Hammer). Elle accompagne l’émergence de nombreux groupes principalement signés sur des labels indépendants français et étrangers : Vulcain, Sortilège, ADX, Killers, Demon Eyes, Nightmare ou Squealer.

Trash death à la française


La fin des années 1980 voit s’affirmer une scène thrash très technique qui a intégré les codes du DIY (do it yourself). Elle signe sur des labels indépendants, joue dans des petites salles et construit sa notoriété via le tape trading (vente et échange de cassettes et de disques via des listes de distribution expédiées par courrier entre les fans). Le Nord et l’Est de la France sont particulièrement dynamiques. Les groupes jouent à plusieurs dans les clubs, les centres sociaux ou les petits festivals lors de soirées où se succèdent les musiciens.

Black metal, authentique et secret


Comme le Thrash, le Black metal utilise les codes DIY hérités du punk : labels indés (Osmose, Holy Records), fanzines photocopiés, tape trading. Il valorise une culture du secret qui se retrouve dans le graphisme élaboré et difficilement déchiffrable des noms de groupes. Il est fasciné par le côté noir de l’heroic fantasy, la spiritualité, la transcendance, mais aussi les religions alternatives, l’occultisme, la sorcellerie. La première génération (années 1980 et 1990) se met en scène et joue avec les codes du satanisme. Contre «le death metal en jogging» des groupes ultra techniques qui valorisent leur condition de musiciens hors-pairs et se font sponsoriser par des marques d’instrument de musique, la scène black metal revendique un son sale, «pourri», une esthétique lo-fi considérée comme authentique (True en anglais).

Du crossover au neo metal


Les années 1990 remettent en cause le rock tel qu’il s’est imposé depuis ses débuts dans les 50s, avec l’affirmation des musiques électroniques (beats machiniques) mais aussi du hip-hop (flow rap et platine du DJ). Des groupes tentent d’associer ces nouvelles manières de voir la musique avec les fondements du metal : riffs de guitares saturées, blast beats ou voix hurlées, notamment gutturales inspirées du death metal. Depuis la déferlante grunge, le heavy metal semble en bout de course. Au milieu des 90s, le qualificatif « metal » devient générique, au moins en France. Rage Against the Machine, qui associe guitare metal, groove rythmique et chant rappé fait un carton. On parle de crossover, avant le déferlement de groupes qualifiés de Nü metal.

Explosion d'identités diverses


Au milieu des années 2000, pour la presse spécialisée et les programmateurs de concert, l’avenir est au Neo metal. Pourtant, de multiples directions émergent. Les courants extrêmes (death et black) amènent sur le devant de la scène des groupes qui collaborent parfois avec la scène crossover/neo metal. D'autres, au son plus classique, subsistent ou se reforment. Certains musiciens circulent entre les mondes du jazz, de l'electro, des comédies musicales ou de la variété. D'autres s’expriment dans des styles qui peuvent être réintégrés « à la grande famille du metal » : dark ambient, shoegaze black metal... Le Hardcore, notamment dans son pendant new-yorkais, traverse aussi le mouvement metal et on trouve même des groupes parodiques, inspirés autant par une tradition populaire (parfois populiste) centenaire que par la dérision grindcore.

Doom, Stoner et post metal


La diversité des expressions musicales du metal l’a amené plus récemment à jeter un coup d’œil dans le rétro, pour explorer le répertoire de la fin 60s/début 70s (psychedelic et acid rock) : ambiance sonore, ralentissement du tempo, comme à l’époque des premiers albums de Black Sabbath, morceaux s’étalant sur une face entière de vinyle. Ce revival vintage, qui se retrouve jusque dans les amplis, les barbes et les vestes en peau de mouton, est complété et concurrencé par la conceptualisation et les productions lourdes et noires des groupes de post metal (cousin metallisé de la vague post rock de la fin du siècle dernier). À l’extrême, le metal se rapproche, par exemple via le crippling doom du drone, de l’ambient, de la noise ou même de la musique classique répétitive américaine.

Gojira, french superstar


En six albums studios, Gojira a acquis une notoriété internationale jamais atteinte par aucun groupe de metal français, nominé deux fois aux Grammy Awards en 2017 ou plébiscité par Metallica qui l’intègre en première partie de nombre de ses concerts (notamment sa tournée américaine 2009, après la sortie de leur quatrième album The Way of All Flesh). Mais ce qui caractérise aussi Gojira, c’est le passage par tous les stades de développement, commençant «en bas de l’échelle» et gravissant progressivement les marches de la notoriété, jouant en début de carrière dans des lieux de proximité comme le Florida (Agen) ou la Rock School Barbey (Bordeaux). Parfois qualifié d’intelligent death metal, porté par un jeu de batterie impressionnant et des registres vocaux pluriels, Gojira se démarque par ses thématiques écologistes.

De Godzilla à Gojira

Originaire d’un village des Landes non loin de la côte Atlantique, Gojira débute en 1996 sous le nom de Godzilla.Le groupe des frères Joseph et Mario Duplantier, Christian Andreu et Jean-Michel Labadie, qui digère alors des influences Thrash et Death, autofinance l’enregistrement de plusieurs démos à la fin des années 1990, comme Possessed en 1997. Godzilla se produit en première partie de groupes tels que Cannibal Corpse ou encore Immortal en septembre 1999, jouant plutôt dans la moitié sud de la France, et mettant le pied en Espagne pour quelques dates.  

En 2001, Godzilla se rebaptise Gojira, pour des problèmes de droit d'utilisation du nom. Le groupe fait déjà preuve de determination en termes de développement de carrière mais aussi de philosophie de vie.2001. Gojira vient de sortir Terra Incognita. Dans le hors-série Rock français du magazine Rock Sound (p.67), le groupe explique alors : « nous nous sommes donnés les moyens de le produire et avons créé notre propre label. Par la suite nous avons fait l’heureuse rencontre de Richard Gamba (Sphere management) ». Mais le groupe, en particulier le chanteur guitariste Joe Duplantier, montre aussi dès cette période son attachement à la positivité, au bien-être intérieur et à une relation spécifique avec la nature : «  les textes parlent de cette terre qui, une fois découverte, doit être comprise et explorée pour y vivre en harmonie (…) Les idées que nous évoquons sont simples et positives. Se connaître mieux, ne pas se focaliser sur ce qui ne va pas mais sur la force de vie et de concentration qui est en nous (…) Concrètement, je pense que le fait de se découvrir comme âme vivante et consciente entraîne un processus qui mène vers la sagesse ».  

Pour The Link, le deuxième album (2003), le groupe se met en marge et construit son propre studio. Il est ainsi convaincu d’investir pour l’avenir. « Au moment du deuxième album, deux possibilités s’offraient à nous. Soit on dépensait une fortune pour enregistrer dans un bon studio, soit on investissait cet argent dans du matériel. On a fait un emprunt à la banque et l’expérience a démarré ». Dans le magazine Rock Sound de mai 2003, le groupe confirme également son choix de vie en tant que collectif, et le rôle que peut y jouer le metal, illustrant de manière éclatante et archétypale les récits de fans à travers le monde quant au rôle curatif que peuvent jouer ces musiques face à la violence et aux multiples paradoxes de la société actuelle : « j’écoute souvent de la musique mais j’aime aussi le silence. On aime bien avoir une vie paisible. Au lycée on a eu une grosse période metal. Metallica a été une grosse révélation, j’ai découvert un univers que je ne connaissais pas. Je me suis rendu compte que ces groupes me parlaient, me permettaient d’exprimer certaines choses enfouies en moi (…) On ne fait pas la différence entre la musique que l’on joue et notre vie de tous les jours. On a une violence en nous qu’on essaie de voir en face. Ce qui nous intéresse c’est de la façonner, la sculpter, la sublimer ».  

Les premières tournées internationales

Le groupe acquiert une réputation sur scène. Il enregistre à Bordeaux le DVD The Link alive en 2004. Pour les musiciens, « nous avons monté une grosse tournée qui a duré presque deux ans. Nous avons appris à nous connaître ». Puis le groupe se retire à nouveau dans son studio à la campagne pour enregistrer From Mars to Sirius. Pour Joe Duplantier, interviewé en 2016 (Rock Hard n°166), « à cette période, on s’était mis en danger. Nous avions passé huit mois à répéter tous les jours et nous avions perdu le statut d’intermittence que nous venions juste d’obtenir pour la toute première fois ». L’album déstabilise le milieu du metal extrême par son « intelligent death metal ». La pochette esquisse une baleine flottant dans l’espace : c’est d’ailleurs à cette période que l’on apprend que le groupe est solidaire de l’association Sea Shepperd. Gojira commence à cette période les tournées internationales. Ils jouent notamment aux États-Unis avec Amon Amarth et Children of Bodom, et à Bercy pour le Unholy Alliance aux côtés de Slayer.  

La signature chez Roadrunner

Au moment de la sortie de son cinquième album, L’Enfant Sauvage, Gojira, qui a acquis une notoriété nationale, signe en major.
Pour la revue professionnelle Musique Info (mai 2012) : « 10 ans après Treponem Pal, Roadrunner signe un groupe français. La collaboration débutera juin 2012 pour la sortie de L’Enfant Sauvage, distribution Warner qui a racheté 100% de Roadrunner fin 2010. Cela permettra d’assoir l’aura de Gojira au niveau international, après la série de concerts en première partie de Metallica à l’invitation du groupe [En 2008, a l’époque de The Way of All Flesh]. La prochaine tournée internationale sera précédée d’une tournée française en avril mai 2012, dont une première partie de Metallica et deux de Slayer, puis une tournée européenne en juin ».  

Investi d'une mission

Pour la sortie du livre qui relate les dix ans du Hellfest et qui sort en juin 2015, Gojira fait partie des rares groupes qui bénéficie d’une interview. Il y explique sa volonté d'ouvrir le metal à un public plus large. Il faut dire qu’ils ont inauguré le festival, s’y produisant des la première édition en 2006, avant de revenir en 2009 et 2013 (et qu’ils avaient déjà joué auparavant au Furyfest de Nantes en 2003). Leur propos montre a quel point leur parcours est défini. Dans cet ouvrage coordonné par Lelo Jimmy Batista, Ils estiment : « à la base, on est un groupe qui aime le Death metal assez obscur, des choses assez âpres et boueuses, bref la musique dark et pas facile d’accès. Mais on a aussi toujours eu en nous le désir d’ouvrir ce type de musique au plus large public possible. Je crois qu’on a tous, dans la vie, une mission, une voie à suivre. Et j’ai l’impression que notre mission à nous, avec Gojira, c’était de transformer cette musique très agressive et complexe en quelque chose de plus clair et compréhensible ».  

Magma et les Grammy awards

Le groupe connaît la célébrité aux États-Unis, puis dans le monde entier, ce qui les conduit dans les plus grands festivals (Hellfest, Wacken Open Air). Ils côtoient les plus grand groupes comme Metallica mais aussi Iron Maiden, avec qui ils jouent sur le Legacy of the Beast Tour. Pour enregistrer son dernier album (Magma, 2016), le groupe s’isole à nouveau et construit même un nouveau studio, dans la banlieue de New York cette fois, ou Joe Duplantier habite dorénavant. Le groupe est doublement nominé en 2017 aux Grammy Awards américains, à la fois pour le meilleur album rock de l’année et la meilleure performance metal (concert) pour l’album Magma. Une reconnaissance méritée.