Les années 80 : sans doute l’une des périodes les plus prolifiques, musicalement parlant, en France. La décennie est marquée par l’apparition des radios libres en 1981, le succès du Top 50 trois ans plus tard ou encore l’avènement du vidéo-clip…
Un foisonnement créatif, où se croisent musique, mode et image. Des "années folles", des "années fric", qui voient des artistes-femmes prendre d'assaut le devant de la scène, et devenir l’espace d’un instant, ou d'une carrière entière, « Numéro 1 ».
Sacem - 2018.
Elisabeth Anaïs
Imprégnée des lectures de grands auteurs, Elisabeth Anaïs a construit son univers en jouant sur les mots. Elle noircit des cahiers de tout ce qui lui passe par la tête, se balade dans les rues, les livres, les films, se créant ainsi un petit Panthéon de poche.
Élisabeth Anaïs (1959)
Native de Cannes, elle y fait son éducation musicale en écoutant Gainsbourg, Dutronc et Julien Clerc, mais aussi les dernières tendaces venues d’outre-Manche.
Avec passion, elle lit nuit et jour : Francis Scott Fitzgerald, Arthur Rimbaud, John Fante, Henry Miller, Boris Vian… Autant d’inspirations qui influenceront son écriture plus tard.
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Autrice pour Catherine Lara, Nolwenn Leroy
Autrice de chansons qui feront date, elle les propose à d’autres artistes, issus de paysages sonores éclectiques : Pierre Rapsat, Philippe Lavil, Maurane, Garou, Laurent Voulzy, Richard Cocciante, Nolwenn Leroy (Suivre une étoile), Feist (La même histoire) ou encore Catherine Lara, à qui elle offrit jadis le tube La rockeuse de diamant.
Elle a également écrit aux côtés de Claude Lemesle pour George Chakiris.
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Du Petit prince aux Heures claires
Élisabeth Anaïs adhère à la Sacem en qualité d’auteure le 10 juillet 1979. Cette même année, elle signe la musique de la comédie musicale Le Petit prince (exceptées Dédicace et L’Aiguilleur dont les paroles sont celles d’Antoine de Saint-Exupéry). Une belle occasion de mêler littérature et musique.
Elle fut également linterprète de ses propres morceaux, tels Balance ascendant capricieuse, Intimidité, Canaille go with you - et enregistré deux albums à l’écriture et l’orchestration ciselées : Les filles compliquées (1991) et Les heures claires (2004)
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Buzy
De son vrai nom Marie-Claire Girod, celle qui choisit de s’appeler Buzy sur scène, en référence au nom de jeune fille de sa mère, a connu le succès avec un tube, et pas n’importe lequel ! Dyslexique se vend à 500 000 exemplaires !
Buzy (1957-2023)
Née en 1957, Buzy grandit au son du rock anglo-saxon, des Who à Bowie. Elle fait des études de lettres et de médecine tout en apprenant les claquettes.
Elle adhère à la Sacem le 1er juillet 1981 et devient sociétaire définitive le 24 avril 1990.
Dyslexique
En 1980, elle rejoint le casting français du Rocky Horror Picture Show et, l’année suivante, sort son premier album, Insomnies, sur lequel figurent Dyslexique et Engrenage.
Elle enchaîne alors les succès, notamment avec Adrian et, en 1985, croise le chemin de son idole Serge Gainsbourg, qui adoube, produit et soutient son album I love you Lulu…
Après deux albums durant les années 90 (Borderlove et Délits), Buzy redevient Marie-Claire pour pratiquer son autre passion : la psychothérapie.
Elle écrit aussi ses mémoires, Engrenages, parues en 2004. En 2010, sans préavis, elle revient avec Au bon moment, au bon endroit : influences rock et textes hautement poétiques, on retrouve tout le charme de Buzy, à la fois abrupt et vulnérable.
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Princess Erika
1988 : en pleine époque des Jeanne, Mylène, Patricia, Vanessa, Elsa, la génération Mitterrand découvre une perle noire qui grimpe d’un bond dans les tops d’été avec une chanson légère, ironique et rythmée qui remet à l’honneur le reggae, dans la langue de Voltaire : Trop de bla-bla.
Trop de bla-bla
Auteure, compositrice et interprète, elle produit elle-même son premier disque en 1986 mais c’est seulement deux ans plus tard que son 45 tours Trop de bla-bla sera publié par le label Celluloïd. Le titre est un succès et propulse l’artiste sur le devant de la scène. Le 21 juin de cette même année, Princess Erika adhère à la Sacem en qualité d’auteure et compositrice.
Celle que l’on surnomme désormais Princess Erika souhaite s’affirmer en tant qu’artiste à part entière et signe son premier 45 Tours chez Polydor en 1992. Un disque discret, aux influences afro-rap-ragga, sur lequel on retrouve le titre Calomnie.
La même année, elle accompagne Les Négresses vertes en tournée et participe aux Transmusicales de Rennes.
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Faut que j'travaille
Parallèlement à sa carrière d’artiste-interprète, Princess Erika écrit également pour d’autres et s’engage dans des associations comme La Chaîne de l’Espoir, qui vient en aide à des enfants défavorisés.
Durant quelques années, elle s’accorde une parenthèse musicale pendant laquelle elle renoue avec le théâtre et le cinéma.
Son quatrième album, À l’épreuve du temps, paraît en 2005, six ans après le précédent. Un disque plus intime que jamais, que Princess Erika auto-produit et pour lequel elle écrit les textes et compose les musiques avec l’aide, notamment, de ses sœurs et de son fils.
De 2011 à 2014, elle a été pensionnaire de l’Emission radiophonique Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard.
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Mylène Farmer
Née Mylène Gautier à Pierrefonds au Québec, celle qui deviendra à partir du milieu des années 80 l'ovni musical et visuel chic et provoc' que l'on connaît, se passionne d'abord pour les animaux. Enfant quelque peu renfermée, elle se destine à être vétérinaire ou monotrice d'équitation. Heureusement, l'adolescence l'amènera à changer de voie, pour le plus grand bonheur de ses (très) nombreux.ses fans. Une esthétique unique qui se décline en une voix, un look, des clips et des tournées inoubliables. Une artiste totale.
Maman a tort
Adolescente, Mylène, dont le prénom a déjà quelque chose du septième art, souhaite échapper à un destin tout tracé et ne s’intéresse guère qu’au dessin, au français et surtout à l’équitation. À 17 ans, changement de direction : elle quitte le lycée pour devenir comédienne.
En 1984, Laurent Boutonnat et Jérôme Dahan organisent un casting afin de trouver une voix et un visage pour leur titre Maman a tort. Et c'est Mylène Gautier qui est choisie. Pour l'occasion, elle devient Mylène Farmer, en hommage à l'actrice américaine Frances Farmer. Premier succès, et le début d'une longue collaboration, créative et pleine de succès. Même s'il faudra attendre deux ans et Libertine pour connaître les sommets du Top 50.
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D'interprète à auteure-compositrice
Elle adhère à la Sacem comme auteure le 29 mars 1987 (demande du 2 février), puis le 18 novembre 1997 en qualité de compositrice. D'abord interprète des musiques et textes de Laurent Boutonnat, Mylène Farmer va progressivement se mettre à écrire, et interpréter ses textes : Plus grandir, Au bout de la nuit, Tristana... Ou plus tard son plus gros succès : Désenchantée. À partir de la fin des années 90, elle se met également à composer. Elle signe ainsi la musique de cinq chansons de l'album Innamoramento (1999), dont le titre Optimistique-moi.
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Tristana
Laurent Boutonnat est à l’origine des paroles et des clips de plusieurs de ses succès dont Tristana en 1986 mais également Libertine, premier single à se classer dans le top 50 français, la même année. L’artiste reçoit même un disque d’argent grâce à ce titre. Le clip de la chanson, s’imposera comme une révolution dans le monde des clips et marquera la naissance d’une collaboration fructueuse entre les deux artistes.
C’est également, cette année là que Mylène Farmer adopte le look qui est aujourd’hui devenu sa marque de fabrique, se teignant les cheveux en roux.
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Sans contrefaçon
Vient ensuite, Sans contrefaçon, véritable profession de foi mariant à merveille perversion, ambiguïté, fétichisme, sadomasochisme, androgynie. Mylène Farmer devient alors une icône de la communauté gay.
Grâce à l’album Ainsi soit je…, dont est extrait le titre, Mylène Farmer devient la première artiste femme à recevoir premier un disque de diamant en 1988. Quelques mois plus tard, elle remporte même la Victoire de la Musique de l’artiste féminine de l’année.
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Désenchantée
En 1991, Mylène Farmer sort son single Désenchantée. Encore un succès mérité pour l’artiste qui vendra plus de 1.300.000 exemplaires du titre et restera neuf semaines consécutives en tête du top 50 ! Le clip, véritable court-métrage de 10 minutes, est un chef d'oeuvre. Réalisé par Laurent Boutonnat dans une usine désaffectée de Budapest, il raconte l'arrivée, puis la rébellion-évasion du goulag-camp de concentration dans lequel une Mylène Farmer, habillée par Thierry Mugler, subit violence et outrages. Mais la libération n'est que de courte durée... Face à l'immensité de la neige qui entoure le camp, les ex-prisonniers comprennent, à la fin du clip, que la fuite ne mène nulle part, sinon à la mort. Le succès de Désenchantée dépassera largement les frontières de l'hexagone (n°1 en Belgique, n°9 au Québec, n°19 aux Pays-Bas, n°16 en Autriche...).
Son troisième album studio, L’Autre, sur lequel on retrouve le titre Désenchantée mais également Regrets, en duo avec Jean-Louis Murat, sera certifié album de diamant.
Comme pour les deux albums précédents, tous les clips, ou plutôt les courts-métarges musicaux de l'album sont réalisés par Laurent Boutonnat. Beyond My Control (1992) sera le dernier clip réalisé par Boutonnat pour la chanteuse jusqu'en 2001
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Rêver
À peine quatre ans plus tard, Mylène Farmer signe son retour avec un quatrième album intitulé Anamorphosée, qu’elle enregistre à Los Angeles, avec son complice de toujours : Laurent Boutonnat. L’album, sur lequel on retrouve les succès XXL, Rêver ou encore California, se vend à plus d’un million d’exemplaires.
Innamoramento, le cinquième album studio de l’artiste, sort en avril 1999 et devient immédiatement un succès dans l’hexagone. Le clip du single Je te rends ton amour, jugé blashématoire, sera censuré par le CSA le jour même de sa sortie. Cela n’arrêtera pourtant pas Mylène Farmer qui décidera de sortir celui-ci en format VHS et de reverser les bénéfices au Sidaction.
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Moi Lolita
En 2000, Mylène Farmer révèle au public une jeune artiste encore inconnue : Alizée. Avec Laurent Boutonnat, elle lui offrira l’album Gourmandises comportant le titre Moi… Lolita, qui deviendra un succès mondial. La jeune interprète devient la « révélation de l’année » lors des M6 Awards, puis c’est au tour de Mylène Farmer, en 2001, de recevoir le Prix Vincent Scotto de la Sacem, en tant qu’auteure pour ce morceau.
Le sixième album studio Avant que l’ombre.. sort en avril 2005. On y retrouve les titres Fuck them all, Redonne-moi et L’Amour n’est rien qui deviendra le plus gros succès de l’artiste en Russie l’année suivante.
Bleu noir, le huitième album studio de Mylène Farmer, est le premier album réalisé sans son complice Laurent Boutonnat. Le single Oui mais…non signe un nouveau succès pour l’artiste et l’album est certifié disque de diamant en France, disque de platine en Belgique et en Russie et même disque d’or en Suisse.
Des récompenses qui n’en finissent pas puisque Mylène reçoit un Award de diamant pour l’ensemble de sa carrière lors de la cérémonie des NRJ Music Awards de l’année 2012.
En 2015, Mylène Farmer dévoile au public le titre Stolen Car, produit par The Avener, qu’elle interprète en duo avec Sting. Le dixième album studio sur lequel on retrouve le morceau sera certifié triple platine en France.
Mylène Farmer sort un onzième album studio, Désobéissance, dont elle signe tous les textes (excepté Au lecteur).
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Joëlle Kopf
Un mari, deux enfants, des élèves : pendant douze ans, sa vie strasbourgeoise ressemble à un long fleuve tranquille. Jusqu’à ce qu’elle propose à son voisin du dessous, Christian Dingler, à la tête d’un groupe masculin, Cookie Dingler, une chanson qui deviendra Femme libérée.
Joëlle Kopf (1950-2019)
Passionnée de littérature, amatrice de chant lyrique qu’elle pratique au Conservatoire… La jeune Joëlle a l’âme d’une artiste… mais au lendemain de mai 68, elle devient professeure de lettres.
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Femme libérée
Ce n’est qu’en 1984, qu’elle écrit les paroles de Femme libérée qui deviendra le tube de l’année. Le titre écrit avec le compositeur avec Christian Dingler aura le mérite de faire danser mais aussi de parler – enfin – très directement d’une génération de femmes.
« Une sorte d’autoportrait. J’étais au piano, à la maison, complètement découragée de n’être pas prise au sérieux par mon entourage ». (Notes 153)
Joëlle Kopf reçoit le Grand Prix de l’Unac (Union nationale des auteurs et compositeurs) en 1984 pour cette œuvre. Puis, en 1985, le titre est certifié disque de platine par le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique).
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Demande d'adhésion
Le 15 décembre 1983, elle adhère à la Sacem, en tant qu’auteure. Le 8 mars 1984, elle y déposera les paroles de la chanson Femme libérée qui sortira en juillet de la même année. Elle adhère, en tant que compositrice le 3 mai 1990.
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Adam et Yves
Peu de temps après ce succès, le groupe Cookie Dingler se sépare mais Joëlle Kopf, elle, décide de poursuivre sa route seule. Elle prend son courage à deux mains et quitte l’enseignement, direction Paris où elle devient parolière, écoutant les conseils avisés d’Etienne Roda-Gil et Maxime Le Forestier. Elle écrira pour Phil Barney, Mireille Mathieu, Calogero, Zazie, Michelle Torr et surtout Patricia Kaas, qui interprètera des morceaux tels Je te dis vous, Fatiguée d’attendre, L’amour devant la mer.
« Il faut plonger sa plume dans l’encre de la vie. C’est dans le courage de vivre que je trouve mes idées » déclare-t-elle.
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Catherine Lara
Une femme « allumée, autonome, famélique, libre, caméléon, ambigüe, seule, fatale, magique, sensuelle, don juane et même espionne » comme elle se rêve en chansons, nourrie de Schubert et de Ferré, complice de Barbara et de Véro, de Line et de Françoise, femme-instrument mais sûrement pas objet.
Portrait d’une « musicienne-née », mais peut-être pas du bon côté de l’océan, tant l’hexagone est manifestement trop petit pour contenir tous ses rêves.
Catherine Lara (1945)
Le début de sa carrière est placé sous le signe des femmes, puisque c’est une autre chanteuse, Françoise Hardy, qui la remarque en premier à la fin des années 60.
À cette époque Catherine, leadeuse des « Musiciens de Paris », se partage entre paillettes et queues-de-pie, frasques et fracs, concerts classiques et « bœufs en boîtes ». Autant dire que cette femme a manifestement plus d’une corde à son violon.
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Examen d'entrée
Elle adhère à la Sacem le 9 octobre 1967 en qualité de compositrice puis le 17 août 1979 en qualité d’auteure. Des années durant, Catherine Lara va « apprendre à désapprendre » sa vie de conservatoire, à passer de la théorie à une pratique pas toujours orthodoxe.
De l’ombre des studios aux soleils de scène, il n’y a qu’un pas qu’elle franchira en accompagnant Claude Nougaro en tournée. C'est ce dernier qui lui donne envie de devenir… calife à la place du chanteur.
En 1974, elle prête sa voix à La craie dans l’encrier, chanson écrite par Daniel Boublil, accompagnée par Gilbert Montagné. On peut également y entendre brièvement la douce voix de Cécile Nougaro, alors âgée de 12 ans seulement.
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Nuit magique
C’est avec une autre auteure, Elisabeth Anaïs, qu’elle écrira en 1983 son tube le plus fameux : Nuit Magique, qui depuis n’a pas fini de lui coller à la peau. Catherine Lara dira d’elle : « elle a un pouvoir redoutable de me faire dire ce que je pense, et puis une très belle écriture, avec des images fortes et féminines en même temps ».
En 1984, elle se produit à l’Olympia, c’est le début de la saison des succès avec Johan, La rockeuse de diamant, Nuit magique, Au milieu de nulle part, etc. La même année, elle reçoit le prix Raoul Breton de la Sacem.
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Productrice
Sa carrière est marquée par de nombreuses mutations professionnelles qui témoignent de bouleversements plus profonds dans sa personnalité. « Il n’y a pas d’âge dans la musique ! Du moment qu’on véhicule des émotions » déclare-t-elle. Cette évolution, aussi sonore que visuelle, se révèle d’ailleurs fascinante à suivre, comme en témoignent ses pochettes de disques. À la fin des années 90, celle qui s’est « toujours plus ou moins produite » décide à son tour de jouer les découvreuses et les directrices artistiques, avec Barbara Scaff, Philippe Candelon ou encore Gérard Berliner pour lequel elle a coécrit et produit l’album Heureux.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : si elle touche-à-tout avec talent, de la TV à la musique de film, en passant par l’opéra-rock, cette femme-orchestre ne se prend néanmoins pas au sérieux pour autant.
Muriel Moreno
C’est comme moitié de Niagara que Muriel Moreno, née Laporte, a gravé son empreinte sur la stèle de la musique pop française.
Muriel Moreno (1963)
Très jeune, elle apprend le piano, puis la guitare, puis la basse… Elle n’a pas vingt ans lorsqu’elle rencontre à Rennes, où elle étudie l’histoire de l’art, un certain Daniel Chenevez, multi instrumentiste surdoué qui l’encourage à chanter.
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Tchiki boum
Avec José Tamarin, le couple forme le trio l’Ombre Jaune, qui devient Niagara, et se fait remarquer lors d’une opération du Ministère de la Culture, « Coups de talents dans l’hexagone ». Le groupe enregistre un premier single, signe en maisons de disque et Tchiki Boum (qui bénéficie des chœurs d’un autre enfant de la scène rennaise, Étienne Daho), devient un succès en 1985.
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L'amour à la plage
Quand José Tamarin quitte l’aventure, Niagara devient un duo. Ils sortent, pendant plusieurs années, une série de tubes : L'Amour à la plage, Je dois m’en aller, Quand la ville dort, Soleil d’hiver, Flammes de l’Enfer, J’ai vu, Un million d’années.
Entre pop synthétique et rock rageur, Daniel et Muriel se construisent un univers visuel à la forte esthétique, qui doit beaucoup au charisme de la chanteuse.
Leurs quatre premiers singles ont dépassé les 1,3 millions d’exemplaires et l’album Encore un premier baiser est devenu disque d’or.
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Toute seule
En 1996, après un break salvateur, elle sort son premier album bien nommé Toute seule. Un album mélodique et intimiste influencé par le rap dont elle assure en solo l’écriture comme la réalisation, avec les conseils de Christian Lechevretal, programmateur et musicien.
« J’avais beaucoup de chansons dans mes tiroirs depuis très longtemps, dont Daniel d’ailleurs pour certaines ne voulait pas et ça prenait trop de place dans ma tête. Il fallait que je les sorte, que je les évacue »
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Elle adhère à la Sacem en qualité d’auteure et de compositrice le 28 août 1985, puis en tant que réalisatrice en 1999. S’ensuit une carrière indépendante où Muriel Moreno puise son inspiration dans le jazz et l’électronique. Elle sort plusieurs albums, d’une belle exigence, s’illustre en tant que DJ, compose des musiques pour ballets, forme le groupe Dynamo avec Marc Collin.
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Guesch Patti
Sa chanson Étienne la propulse au rang de pop star, et remporte, entre autres, une Victoire de la Musique en 1987 et le prix Vincent Scotto de la Sacem en 1988.
Guesch Patti (1946)
Elle est née Patricia Porrasse, en 1946, en banlieue parisienne, au sein d’une famille très attachée à l’art. Son père est le directeur artistique Jean Porrasse, et son parrain Bernard Blier. Devenue petit rat de l’Opéra de Paris à l’âge de neuf ans, elle s’oriente à la fin de l’adolescence vers la danse contemporaine. Elle a besoin de liberté.
Elle dansera pour les plus grands : Carolyn Carlson, Karlheinz Stockhausen, Daniel Larrieu…
En 1984, changement de cap lorsqu’elle intègre le groupe féminin Dacapo.
Trois ans plus tard, c’est en solo, et avec Étienne, tiré de l’album Labyrinthe, qu’elle connaît un succès aussi fou qu’inattendu. La chanson est portée par un clip audacieux, filmé dans un noir et blanc très sensuel.
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Elle adhère à la Sacem en tant qu’auteure le 8 avril 1987 puis en tant que compositrice à compter du 15 mars 1989.
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Nomade
Cependant, ses albums suivants, Nomades (1990) et l’ambitieux Gobe (1992), ne rencontrent pas la même ferveur. « On m’a boudée », dit-elle, sans savoir vraiment pourquoi. Mais il en faut plus pour abattre celle qui allie désir de s’affranchir des conventions à la rigueur de la danse, qu’elle pratique à nouveau avec assiduité, tout en s’illustrant ici et là sur les planches, notamment dans Les Monologues du vagin.
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Catherine Ringer
Danseuse, chanteuse, comédienne, égérie du Paris underground des années 1980, Catherine Ringer n’a pas son pareil dans l’histoire de la chanson rock « à la française ». Figure de proue des Rita Mitsouko, fleuron du rock hexagonal sous perfusion anglo-saxonne, son sourire, sa verve et son anticonformisme ont déglingué avec une constance appuyée normes, codes et figures imposées du petit milieu rock. Bercée de glam rock et d’un music-hall tordu aux dimensions de ses fantasmes baroques, l’inclassable Ringer a traversé 30 ans de rock mais tient debout pour toujours, et continue de façonner le paysage musical français : en groupe ou en solo, sur les albums des uns ou des autres mais surtout chez elle, dans cet ailleurs musical improbable peuplé de fées en haillons, d’artistes contemporains et de guitares électriques.
Catherine Ringer (1957)
L’écriture et la musique, Catherine Ringer a ça dans le sang. Très jeune, elle apprend la flûte en autodidacte, et écrit des poésies. C’est sa rencontre avec Fred Chichin, en 1979, qui la décidera finalement à écrire des chansons pour leur groupe baptisé Rita Mitsouko, et lui permettra de jouer d’« un peu de tout ».
Elle adhère à la Sacem le 22 septembre 1983 en qualité de compositrice et le 22 septembre 1987 en qualité d’auteure.
Les Rita Mitsouko
Leur premier album Rita Mitsouko, sort en 1984. Il a été classé 20e dans la liste du Top 100 des albums de Rock français par le magazine mythique Rolling Stone en 2010.
On y retrouve le célèbre titre Marcia Baila, hommage à la chorégraphe et danseuse Marcia Moretto disparue trois ans plus tôt.
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Andy
En 1986, le succès du groupe perdure avec la sortie de leur deuxième album The No comprendo qui contient les titres, aujourd’hui mythiques, Andy, C’est comme ça, Les histoires d’A. Mais il ne faut pas s’y tromper, derrière la passionnaria d’Andy , provocante, sensuelle et elle-même quelque peu virile à ses heures, se cache aussi une femme qui écoute, observe et réfléchit sur sa condition, sa profession et bien sûr sa création.
Le groupe publiera au total pas moins de 11 albums et recevra même en 2001, en guise de consécration, le Prix Roger Seiller du groupe français.
Suite à la disparition de son mari et alter-ego Fred Chichin en 2007, elle n’a délaissé ni le public, ni les Rita, ni le rock, continuant d’empiler avec une foi indéfectible ses chansons modernes entre réalisme rock et poésie trash. Des chansons pour le style, pour la beauté du geste, presque.
En 2010, elle interprète la bande originale du film de Luc Besson Adèle Blanc-Sec et l’une des chansons du film Liberté de Tony Gatlif. L’année suivante, elle publie un nouvel album solo intitulé Ring N’Roll.
Elle est nommée Officier des Arts et des Lettres en 2012 et reçoit, cette même année, le prix spécial de la Sacem.
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