Louis Péguri (Du bouge au conservatoire, 1950) : « L’accordéon, bien que centenaire, se porte comme un charme. Il a trouvé sa source de jouvence dans l’adhésion totale, compréhensive de l’âme populaire dont il reflète, aussi bien qu’un miroir, la poésie plus qu’aucune autre, près de la nature. »
Le 6 mai 1829, Cyrill Demian, facteur de piano arménien résidant à Vienne en Autriche, dépose un brevet pour un nouvel instrument de musique : l’accordion. L’instrument arrive très rapidement à Paris sous le nom d’accordéon. Il va, dès lors, subir d’importantes améliorations. Adulé par la bourgeoisie parisienne, il résonne dès 1840 dans les salons et à l’opéra, dans les mains de femmes, dont Louise Reisner est sans conteste la grande prêtresse.
Le retour en grâce du piano sous sa forme moderne fait descendre l’accordéon, surnommé le « grand romantique » par des musicologues, dans la rue. À partir de 1880, il sera dorénavant l’emblématique accompagnateur des musiques populaires, le maître incontesté du bal, de 1900 aux années 60, où il sera alors tourné en dérision par la jeunesse friande de rock, des yéyés et des musiques anglophones ! Il faudra attendre 1968 et l’enregistrement de Vesoul par Marcel Azzola pour que l’instrument entrevoie un début de reconnaissance par le monde de la musique.
Les années 80 amorcent une nouvelle jeunesse pour la boite à frisson. Ce sera Gérard Blanchard en 1981 avec Rockamadour et ses 1,7 millions de copies vendues, qui fera resurgir l’accordéon, remplaçant la guitare dans un tube rock. Le trophée des princes de l'accordéon, organisé par TF1 et France Inter au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne donnera naissance à trois nouveaux noms de l'accordéon : Alain Musichini en 1981, James Lesueur en 1982, et Jean-Robert Chappelet en 1983. La même année, le splendide poster imprimé pour son passage au Casino de Paris de Jacques Higelin s’affichant avec un accordéon bleu blanc rouge, ouvre vraiment le bal du renouveau. 1985 verra l’album Spleen et le new musette de Richard Galliano, puis le rock, voire le punk, s’en mêler : Los Carayos en 1985, les Garçons Bouchers en 1986 avec François Hadji-Lazaro maniant le souffle, en 1987 avec les Négresses vertes et Mathias Canavese. En 1991, Jean-Paul Gaultier habille Yvette Horner, et en 2002 l’accordéon, dans les mains de Max Bonnay, fait son entrée au Conservatoire National Supérieur de Musique et de danse de Paris, parachevant sa rédemption.
L’accordéon résonne aujourd’hui, décomplexé, dans tous les genres musicaux. Joué par des musiciens d’exception, il s’ouvre les portes de toutes les musiques. Rencontre avec des artistes et des répertoires nés d’un des rares instruments à la voix expressive. Découvrez, au fil de nos archives inédites, quelques-uns des grands noms de l’accordéon.
La machine à danser
En 1901, le virtuose Belge Émile Charlier fut le premier à participer à un enregistrement commercial à l’accordéon sur cylindre Pathé N°9602 avec une polka intitulée Zizi.
Dans son livre Du Bouge au Conservatoire (1950), Louis Péguri qualifie les premiers accordéonistes parisiens d’« Apôtres de l’accordéon ».
Une histoire de famille
Dans la famille Péguri, il y a aussi Michel et Louis, les frères de Charles. Tous les deux accordéonistes et compositeurs (Michel est aussi luthier), ils font partie de la première génération d'accordéonistes à promouvoir l'accordéon comme instrument de musique à part entière.
Artiste reconnu et compositeur prolifique, Michel Péguri n'a jamais voulu s'inscrire à la Sacem.
Louis sera un ardent militant de l'accordéon, revendiquant sa place dans les conservatoires, et s'intéressera également à la pédagogie, pour faciliter l'apprentissage de l'instrument.
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Émile Vacher (1883-1969)
Au Panthéon de l’instrument, on retrouve en très bonne place celui qui va codifier et magnifier la musique de danse pour accordéon : Émile Vacher. Ce dernier sera qualifié par la presse de l’époque de créateur du genre musette et de la java. Dès le début du XXe siècle, ils seront des centaines à s’emparer de la « boîte à frissons » pour faire danser la France et accompagner les chanteurs populaires. Et pourtant, Émile Vacher n'a pas (encore !) la reconnaissance qu'il mérite...
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Martin Cayla, musicien marchand
Éditeur, marchand de musique, compositeur, il est l'un des musiciens les plus importants dans la musique populaire parisienne et auvergnate du début du XXe siècle.
2 mai 1929. Pour sa demande d'adhésion en tant que compositeur, Martin Cayla se présente comme « Musicien, marchand de musique, Accordéoniste, Cabretaire » et son adresse est celle de sa première boutique, au 26 rue des Taillandiers, dans le XIe arrondissement de Paris, tout près de la place de la Bastille, où il vendra de très nombreux accordéons sous sa marque et celle, Italienne, des puissants Coopé Armoniche, qui sera la marque emblématique des accordéons musette des années 20.
Il ouvrira par la suite la plus grande boutique de musique de Paris, dans « la rue des éditeurs », au 33 rue du faubourg Saint Martin, dans le Xe arrondissement.
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L'autodidacte quasi illettré
Sur ce document, Laurent Halet (un de ses parrains avec Henri Paradis) souligne que Martin Cayla, joueur de musette et d’accordéon, doit déposer ses œuvres « avec un compositeur sociétaire ». La diffusion, c'est l'argument imparable pour qu'il soit accepté à la Sacem : alors qu’il ne sait pas écrire une note, et qu’il enregistre « directement ses œuvres sur des disques, ces disques sont joués dans beaucoup d’établissements ».
Son premier dépôt concerne des œuvres de folklore (domaine), avec des noms en auvergnat. Dans la colonne éditeur, il est mentionné « sur disque seulement ». Il s’agissait des disques Le Soleil, son propre label. Certains arrangements sont cosignés par Laurent Halet et Joseph Canteloube.
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Jean Peyronnin, le pianiste du musette
De formation classique, il était certainement , au début du XXe siècle, le meilleur transcripteur d’œuvres, « rapide et efficace », très recherché après qu’Émile Vacher l’eut fait connaître dans le milieu des accordéonistes. À ses débuts, manquant d’œuvres pour s’inscrire comme compositeur à la Sacem, il demande à Émile Vacher de lui offrir un titre.
Il choisit, sans malice aucune, Reine de Musette, et Vacher accepte. Jean Peyronnin a eu un choix heureux : Reine de Musette demeure, encore aujourd'hui, LE titre emblématique du style musette. Il cosignera des dizaines d’œuvres avec Émile Vacher au cours de sa carrière.
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Musette, le bal continu
On ne peut parler de l’histoire du bal et du Musette sans songer à Yvette Horner, André Verchuren, Aimable, Jean Vaissade, Émile Prud’homme, Fredo Gardoni, Jo Privat… Pour n’en nommer que quelques- uns.
Aujourd’hui, les chefs d’orchestre, ces maîtres du bal répertoriés par la Sacem, seraient au nombre de 3000 !
Fredo Gardoni, l'accordéon du Tour
Celeste Gardoni dit Fredo Gardoni (1902-1976) était un personnage au physique imposant, ce qui le rapprocha très vite, comme beaucoup d’accordéonistes, du monde des sportifs et particulièrement de la petite reine. Né en Italie, il a vite adopté le profil du titi parisien, comme Émile Prud’homme ou plus tard Jo Privat. Accordéoniste officiel du Tour de France durant les années 30, on lui doit un certain nombre de marches officielles : P'tit gars du Tour (1932), Et vas-y Théophile ! (Hommage à Théophile Beeckman, grand champion cycliste des années 20 qui remporta deux fois la grande boucle), Le Maillot jaune, La Fleur au guidon, Vive le tour de France, Le Tour qui passe, Les Champions de la route…
La môme Biclo (1931), hymne officiel du Tour de France, est un hommage à la bicyclette riche de sous-entendus grivois ! Gardoni enregistra souvent ses chansons en compagnie du chanteur Jean Cyrano. Il était le roi du jeu de mots comme pour ce titre : Au trot… Mobile.
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André Verchuren, le roi du bal musette
« Verchu », c'est une vie entière au rythme de l'accordéon, de galas en bal pop'. Une incarnation du musette. C'est à 4 ans qu'il touche son premier accordéon, et son premier cachet à 6 ans. En 1936, il remporte la Coupe du monde de l'accordéon, mais la guerre éclate. Résistant, dénoncé puis déporté à Dachau, les séquelles physiques seront difficiles à surmonter, et la dextérité de ses doigts ne reviendra qu'au prix d'un travail colossal. Dans les années 50, sa popularité explose, avec plus de 150 galas par an.
Avec 777 albums enregistrés, et plus de 70 millions de disques vendus, il sera même classé onze mois à la première place des ventes françaises en 1961 avec Les Fiancés d'Auvergne. En 1992, il reconnaissait « 7 millions de kilomètres parcourus en voiture, un million en avion. Et surtout, j'ai fait danser 17 millions de couples à travers le monde ».
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Yvette Horner, la reine de l'accordéon
Hors norme. C'est le titre d'un de ses albums, c'est aussi le qualificatif qui lui convient le mieux. Au cours de sa longue et riche carrière, Yvette Horner a embrassé tous les genres, tous les styles, avec flamboyance et une seule constante : la virtuosité. Au début des années 90, Yvette Horner revient sur son parcours et se confie au micro de Philippe Barbot :
> Écoutez le podcast d'Yvette Horner
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Aimable
Personnage haut en couleur, à la gouaille communicative, Aimable Pluchart dit Aimable (1922-1997) fut, avec André Verchuren et Yvette Horner, un des plus célèbres musiciens de bal musette. Fils de mineur, formé par Émile Larchanché (père de Maurice Larcange), il fait partie, avec André Verchuren, Roland Zaninetti, Joss Baselli et André Lips, de la génération d'accordéonistes de l'entre-deux-guerres originaires du Nord de la France.
S'il s'est aventuré du côté du jazz dans les années 40, lorsqu'il fréquente le Floréal, c'est bien avec le musette qu'il enthousiasmera les danseurs pendant de nombreuses années en France et aux quatres coins du monde.
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Jean Corti et Jo Privat
Jean Cortinovis dit Corti et Jo Privat, un beau casting pour cette petite valse lente qu’ils aimaient jouer ensemble quand ils se retrouvaient. Jo Privat, le gars de Ménil', le gitan blanc, mêlant influences jazzy et culture tzigane, a régné sur le musette pendant près de 50 ans. Il était l'âme du Balajo, le bar dansant ouvert au milieu des années 30 à deux pas de la Bastille. À tel point que beaucoup croient encore qu'il en est le créateur, en place de Jo France.
Si les collaborations ont été nombreuses au cours de sa carrière (Brassens, Bashung, Rita Mitsouko...), le nom de Jean Corti reste associé à Jacques Brel, dont il fût l'accompagnateur dans les années 60, composant ou co-composant notamment la musique des Bourgeois, de Madeleine, Les Vieux (avec Brel et Jouannest). Et aux Têtes raides, qui 30 ans après, le remettront sur le devant de la scène.
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Domi Emorine
Une belle rencontre entre l’historique du musette Maurice Larcange (1929-2007) et la jeune Domi Emorine (1975), qui fit partie des Petits Prodiges de l’Accordéon, un groupe créé par Larcange en 1986. Domi Emorine s’orientera plus tard vers la musique classique au sein du duo internationalement reconnu Paris Moscou, avec l’accordéoniste d’origine russe Roman Sbanov. Elle intègre également en 2007 le groupe rock la Milca. Aujourd’hui, elle revendique de ne pas choisir son style musical et d’être autant attachée à la chanson, au musette qu’au répertoire classique.
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Michel Pruvot et Nathalie Bernat
Michel Pruvot, fils spirituel d’André Verchuren, et Nathalie Bernat, une tenante de la jeune génération féminine de l’accordéon (qui est également cabretaire) se rencontrent pour une interview croisée.
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La nouvelle génération
Jérôme Richard, Sylvie Pullès, Christophe Demerson, Nathalie Bernat, Hervé Capel, Sébastien Pérrin, Stéphanie Rodriguez, Sébastien Farge, Laurent Mallet, sont quelques-unes des têtes de la nouvelle génération.
Près de 5 000 bals et thés dansants en France résonnent toutes les semaines en ce XXIe siècle au son de l’accordéon et des centaines de nouveaux morceaux pour la danse sont composés chaque année. Le musette est toujours là. Et bien là !
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Jean-Robert Chappelet
Accordéoniste virtuose et chef d’orchestre, accompagnateur et animateur de télévision, Jean-Robert Chappelet a de nombreuses casquettes. Mais toutes sont au service de l’accordéon ! Cet homme de passion, qui a composé plus de 1 000 oeuvres, raconte sa rencontre avec l’accordéon qui l’a mené vers de nombreux horizons : musette, variétés, jazz, musique tzigane...
Découvrez son parcours dans un podcast inédit !
Bandonéon, la danse du cousin
Dès les années vingt, Paris connaît la mode du tango et l’arrivée dans les bals d’un cousin de l’accordéon : le bandonéon, né dans les années 1840 en Allemagne.
Le beau migrateur nous revient d’Argentine avec un clavier complexe qui laisse particulièrement perplexes les joueurs de chromatique qui veulent suivre la mode.
L'arrivée de Juan-José Mosalini en 1977 encouragera un style et une école française du tango dont les tenants sont Olivier Manoury, William Sabatier, Lysandre Donoso, Carmela Delgado…
Au début des années 2000, Gotan Project, un groupe franco-suisso-argentin redonne une nouvelle jeunesse au tango, en le mêlant à des rythmes et sonorités electro.
La boîte à tango
Si l'immigration italienne a eu une part active dans l'apparition du musette à Paris, à Buenos Aires, son influence participe de l'histoire du tango. Et c'est encore elle qui permet aux accordéonistes de jouer la musique du cousin d'Outre-Atlantique. Il faudra en effet un italien arrivé récemment à Paris, Charles Péguri, pour concevoir avec son frère Louis un nouveau clavier dit chromatique pour que les tenants du musette puissent mettre le tango joué au bandonéon au répertoire de leurs bals. Un auvergnat, Paul Chalier, sous le nom de Pablo Caliero, composa nombre de tangos et tenta d’imposer lui aussi un autre clavier pour le bandonéon.
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Astor Piazzolla, le « tango nuevo »
Né en 1921 à Mar del Plata, celui qui deviendra, avec Carlos Gardel, la figure du tango argentin, voulait, enfant, jouer... du saxophone !
À 17 ans, il décide de devenir bandéoniste professionnel et joue dans divers orchestres de tango, avant de créer le sien. En 1954, obtenant une bourse, il part à Paris, pour étudier au conservatoire américain de Fontainebleau avec Nadia Boulanger. Cette dernière le poussera à puiser dans le tango pour le renouveler. Ce sera le Tango nuevo, qui connaîtra un succès mondial dans les années 70 avec Libertango.
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Tango,musique populaire ?
Libertango figure en première place de la liste des 17 œuvres mentionnées sur la demande d’adhésion à la Sacem d’Astor Piazzolla, datée du 8 Avril 1981. Grâce à ce tube mondial, la musique de Piazzolla devient universelle. Pourtant, il était persuadé qu'elle ne deviendrait jamais populaire. En 1984, il racontait : « il y a quelques mois à Buenos aires, un chauffeur de taxi m'avait reconnu. Il m'a insulté et débarqué de son véhicule séance tenante ! ». Le titre sera même adapté en France par Guy Marchand (Moi, je suis tango).
Certains des titres déposés en 1981 étaient apparus dans des albums dès les années 50. Il faut dire que le premier enregistrement d’Astor Piazzola était sur 78t Odéon ! Puis ce sera Sinfonia de Tango (1955) et près de 40 albums durant toute sa carrière. En 1973, son passage à l’Olympia en première partie de Georges Moustaki pendant trois semaines fut déterminant pour sa reconnaissance en France.
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Trad, les accents régionaux
Dans les différentes régions de France, l’accordéon ne résonne plus que chromatique depuis la dernière guerre.
Il faut attendre le revivalisme de la fin des années 60 pour que toute une bande de jeunes parisiens redécouvrent l’accordéon, le mal aimé, sous sa forme dite diatonique (bisonore), qui fera sensation dans les bals folk, trad, et autres festnoz, entre les mains de Daniel Benaïm, Michel Hindenoch, Jean-Loup Baly, Marc Perrone, Serge Desaunay, Jean Blanchard, Christian Oller, Alain Pennec…
Aujourd’hui, de jeunes fabricants en France se mettent à créer des nouveaux modèles d’accordéons.
De nouvelles générations issues du renouveau de la « Boest an diaoul » (boite du diable en Breton) commencent à faire parler d’elles.On peut citer Jannick Martin, Sébastien Bertrand, Fred Guichen, Benoit Guerbiny, Loic Étienne…
Mais, ces dernières années, le chromatique revient au galop, décomplexé, dans le secteur des musiques traditionnelles françaises.
Marc Perrone, du blues au folk
Né en 1951, Marc Perrone est un des pionniers du renouveau de l’accordéon diatonique et participe au revivalisme des musiques folk dès la fin des années 60. C’est à la Fête de l’Humanité que Marc Perrone, à l’époque plus intéressé par le blues et la guitare, découvre l’accordéon par la musique cajun (musique francophone de la Louisiane). Ce sera le départ d’une formidable carrière de musicien et de compositeur.
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Faites l'amour, pas la guerre... et jouez de l'accordéon !
C’est Pierre Toussaint, journaliste et musicien, qui conseille à Marc Perrone de s’inscrire à la Sacem. Le mouvement folk, dans le sillage du mouvement hippie, était contre toutes les règles et les règlements, et inscrire ses œuvres à la Sacem était loin de faire partie des mœurs. Dans son dossier d’inscription, le morceau Le Paradis Des Vieilles Maisons, composé par Pierre Gardette et Pierre Toussaint, sera le titre d’un album, La famille des Toussaint et les cousins chez Chant du Monde en 1973. Cet important label éditera, sous la direction de Jean-François Dutertre, dans sa série « spécial instrumental », un opus consacré exclusivement à l’accordéon diatonique avec Jean Blanchard et Jean-Loup Baly (1976).
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En avant blonde
Dans le développement de la pratique de l’accordéon diatonique en France, l’album culte demeure Gabriel Valse (1973) avec le titre favori En avant blonde, une valse en mineur. Cet album servit de méthode d’apprentissage à bon nombre de débutants à l’accordéon !
Sur grand écran
Nicolas Piovani et Marc Perrone composent les musiques de La Trace (1983) où il apparaît aux côtés de Richard Berry comme un des acteurs principaux. Lors du tournage de ce film, il rencontre Bertrand Tavernier, avec lequel il tournera et composera de nombreuses musiques de films : Un dimanche à la campagne (1984), La vie et rien d’autre (1988), L.627 (1992). Il compose également pour L’Incroyable Histoire du Facteur Cheval (2017) de Nils Tavernier.
La Valcerve « folk mazurka valse - Instrumental accordéon diatonique » déposée en 1983 deviendra Les Valcerves (1984), morceau apparaissant dans Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier.
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Faut que ça swingue
Les musiciens américains et leur « drôle de musique » apparaissent dans le paysage musical français dès la fin des années 1910, puis dans les années 1920, à la radio et sur disques 78t.
Deux accordéonistes Gus Viseur et Tony Murena seront les symboles de cette évolution marquante de la musique. Et comme il y a ceux qui sont Beatles ou Rolling Stones, on aime à discuter à savoir si on est Gus ou Tony !
Gus Viseur, pionnier jazz
Né le 15 mai 1915, l'accordéoniste belge a abordé tous les genres du répertoire musette (valse, tango, paso doble...). Il est l'un des premiers accordéonistes de jazz. Son identité musicale s'est formée au contact des guitaristes manouches. L'on se prend à rêver de participer, bien qu'il n'en existe aucune trace enregistrée, aux sessions de Gus Viseur et Django Reinhardt, qui se tenaient certains soirs dans la roulotte du mythique guitariste. Il sera le premier accordéoniste à faire partie du Hot club de France (créé en 1932).
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Tony Murena
Antonio Murena, dit « Tony Murena », est un accordéoniste et compositeur né le 24 janvier 1915 à Borgo Val di Taro. Accordéoniste virtuose, il s'initie au bandonéon au début des années 1930. Très tôt attiré par le jazz, il doit rejoindre le Glenn Miller Orchestra, mais la mort de ce dernier en 1944 intervient trop tôt. Il fréquente Le Balajo comme second accordéon, avant de laisser sa place à Jo Privat. Il est l'auteur du classique Indifférence.
En écoutant Swing valse ou Automne avec les frères Ferret, il est clairement impossible de départager Murena et Viseur. Mais entre deux références absolues, pourquoi choisir ?
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Daniel Mille
Daniel Mille est un accordéoniste inclassable, qui promène son accordéon depuis les années 80. On peut le croiser indifféremment, mais toujours avec son style et sa sensibilité, reconnaissable, dans le jazz, (il a obtenu une Victoire du Jazz en 2006), dans l’accompagnement de chanteurs aussi différents que Barbara, Christophe, Dorsaf Hamdami, Jacques Higelin, Salif Keita, Claude Nougaro, Maxime Le Forestier, que comme compagnon de scène de Jean-louis Trintignant sur des poèmes d’Aragon et d’Apollinaire. Il fait partie des quelques accordéonistes indispensables de ce début au XXIe siècle.
Marcel Loeffler
Marcel Loeffler est un accordéoniste issu d’une famille « manouche » de l’Est de la France. Il perd la vue à l’âge de 5 ans, suite à une maladie. Ayant délaissé l’accordéon pour la guitare basse, il reprend l’instrument à soufflet, et c’est sur la scène jazz qu’on le découvre dans les années 80, parrainé par Marcel Azzola. Depuis, ce virtuose apparaît dans de nombreux groupes, toujours en partie constitués de manouches, de son fils Cédric et de son Frère Joselito à la guitare. Il publie un très bel hommage à Gus Viseur en 2010.
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Richard Galliano, new musette et révolution jazz
Richard Galliano, nourri par l’accordéon de son père Lucien, a le cursus classique des joueurs d’accordéon des années 60/70 : bal musette, concours nationaux et internationaux.
Au début des années 1980, son arrivée dans le jazz entraîne sa rupture avec “l’ancien monde de l’accordéon”, projetant le musette dans une ère totalement nouvelle.
Aujourd’hui l’accordéon est totalement décomplexé !Après Jean-Louis Matinier et son passage au sein de l’ONJ (Orchestre National de Jazz), l'accordéon compte aujourd'hui de nombreuses et nombreux représentant(e)s de talent : Vincent Peirani, Didier Ithursarry, Marc Berthoumieux, Ludovic Beier ou encore Anne Niepold. Il se ballade désormais dans des contrées musicales inédites qui s’avèrent sans limite !
Richard Galliano, le virtuose
Né à Cannes le 12 décembre 1950, Richard Galliano est un accordéoniste et bandonéoniste virtuose. Dès l'âge de 4 ans, il étudie le piano et l'accordéon avec son père Lucien Galliano, lui-même accordéoniste et professeur. Entré au conservatoire de Nice, il obtient en 1969 le premier prix de... trombone à coulisse !
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Nougalliano
Il arrive à Paris en 1975. La rencontre avec Claude Nougaro est un tournant. Aux côtés de son ami, il pourra laisser s'exprimer ses talents d'instrumentiste, de compositeur et d'arrangeur. Il devient son accordéoniste puis son chef d'orchestre, jusqu'en 1983. C'est l'époque d'Allée des brouillards, Des voiliers ou de Vie Violence.
Il collaborera également avec de nombreuses pointures de la chanson française : Serge Reggiani, Barbara, Allain Leprest, Charles Aznavour, Juliette Gréco, Serge Gainsbourg, Georges Moustaki ou Dick Annegarn.
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Le New musette
En 1980 se produit une autre rencontre, déterminante pour Richard Galliano, avec le compositeur et bandonéoniste argentin Astor Piazzolla. En 1985 avec l'album Spleen, la planète accordéon change de galaxie. À l’instar (et sur les conseils) de son maitre Astor Piazzola et son Tango moderno (1957) puis son New tango (1987), Richard Galliano fit résonner son New musette aux oreilles des puristes sonnés. C'est le début du New musette quartet, laboratoire où bouilloneront les influences : jazz, chanson, classique, musique brésilienne, tango... New Jazz musette, sorti en 2017, parcourt 35 années du répertoire éclectique et révolutionnaire de Richard Galliano.
Classique, la renaissance
Quand Louis Péguri, aîné d’une fratrie d’accordéonistes et activiste lui-même, écrit en 1950 son livre Du bouge au conservatoire, il est certain de voir son instrument de prédilection dans les plus hautes institutions de l’enseignement avant son décès.
Il faut attendre plus d’un demi siècle avant que des lames vibrent officiellement au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
Dès les années 1830, Louise Reisner, dans ses recueils de partitions, propose des thèmes classiques spécialement composés pour l’accordéon. On voit l’instrument à soufflet apparaître dans des œuvres de Tchaïkovski, Charles Ives, Alban Berg, Kurt Weill… Son clavier se modifie pour aborder « Le grand répertoire ». Un musicien, professeur, historien de l’accordéon mettra au point un instrument dédié à la musique classique qu’il baptisera harmonéon (1952).
Alain Abbott
Alain Abbott fut élève du musicologue Pierre Monichon, ainsi qu’un pratiquant de l’Harmonéon, dont il sera un ardent défenseur. Il reçut de nombreux prix de composition, dont celui de Rome en 1968. À l'entrée de l’accordéon au CNSMD de Paris en 2002, il figure parmi les candidats au poste prestigieux et stratégique de Professeur de la classe d’accordéon. Celui-ci est finalement attribué à Max Bonnay, accordéoniste et bandonéoniste. Lors de sa demande d’admission à la Sacem en 1965, les œuvres qu’Alain Abbott propose ne concernent pas encore l’accordéon.
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Marcel Azzola, l'inclassable
Il est impossible de mettre un Maître de l’accordéon comme Marcel Azzola (1927-2019) dans une case musicale. C’est également un grand compositeur. Pour son adhésion à la Sacem, ce sera Louis Péguri son parrain. À cette époque, il n’imaginait certainement pas que lui même, des années plus tard, serait considéré par des accordéonistes de tous styles comme leur parrain. Si pour le grand public, le « chauffe Marcel » que lui envoie Brel lors de l’enregistrement de Vesoul en 1968 lui colle à la peau, Il est une référence pour tous les accordéonistes, bien au delà de nos frontières.
Marcel Azzola signe cette œuvre pour accordéon avec Jean Wiener (1896-1982), pianiste, compositeur, auteur de plusieurs centaines de compositions pour le cinéma, la télévision et des œuvres classiques comme Jeunesse.
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Vous avez dit classique ?
L'accordéon et la musique classique, une histoire qui traverse le XXe siècle, et qui se perpétue brillamment au XXIe ! Des compositeurs russes et scandinaves tels Vladislav Zolotarev, Viatcheslav Semionov, Friedrich Lips, Matti Rantanen proposèrent dès le milieux du XXe siècle des œuvres pour accordéon.
On peut souligner en 1995 la création de Luciano Berio pour accordéon seul : Sequenza XIII.
Et les interprètes Frédéric Guérouet, Myriam Bonnin, Pascal Contet, Bruno Maurice…
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Chanson : le maître chanteur
Dans l’histoire de la chanson, pour magnifier et donner une autre voix à leurs textes, les interprètes ont souvent fait appel à des accordéonistes.
Les grands accompagnateurs sont nombreux : Jean Corti, les frères Medinger, Marc Bonel, Roland Romanelli, Marcel Azzola, Marc Berthoumieux, Richard Galliano, Sergio Tomassi, Lionel Suarez… Tout comme les chansons qui leur doivent leur succès !
Et la nouvelle chanson française réaliste, des Ogres de Barback aux Têtes raides et La Rue Kétanou, perpétuent cet héritage.
Mon amant de Saint-Jean
Écrite par Léon Agel (qui écrira plus tard, dans un autre registre, Sans chemise, sans pantalon, pour Rika Zaraï) et mise en musique par Émile Carrara, c'est par la voix de Lucienne Delyle, en 1942, qu'elle connaîtra un très grand succès.
Édith Piaf, Bourvil, Georgette Plana, ou encore Fréhel l'ont chantée, Mouloudji, Alain Barrière, Zaz ou encore les VRP l'ont reprise.
Et si le texte est magnifique, l'accompagnement valse musette n'est certainement pas étranger à cette notoriété. C'est d'ailleurs un passage quasi-obligatoire pour tout élève débutant en accordéon, et un classique des « chansons du métro » !
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C'était bien, Vesoul
Si personne ne se souvient du nom du bal perdu, personne n'a oublié la mélodie de l'accordéon de son refrain. Signée Robert Nyel (paroles) et Gaby Verlor (musique), la chanson est d'abord proposée à Bourvil, puis à Juliette Gréco, qui sera la première à l'interpréter, en mars 1961. La version de Bourvil sera enregistrée en fin de la même année.
Dans les deux versions, l'accordéon est un élément central de l'orchestration. André Popp, arrangeur pour Juliette Gréco, et encore plus Jerry Mengo, arrangeur pour Bourvil, ont restitué grâce à la partie d'accordéon, toute l'atmosphère fragile de ce petit bal, qui s'appelait, qui s'appelait...
Le changement de ton vint un jour de 1968 lors de l’enregistrement de Vesoul où Marcel Azzola, génial improvisateur, pulvérisa les codes de l’accompagnement conventionnel.
L'histoire de l'enregistrement de Vesoul est devenue aussi culte que la chanson elle-même. En fin de séance, en deux prises, avec l'autorisation, rarissime, pour Azzola d'improviser. Tout le monde connaît la suite...
La fulgurance « accordéonesque » est telle, que Jacques Brel veut renommer la chanson Azzola-Vesoul. L'intéressé refuse. Mais l'apostrophe est devenue tellement célèbre, qu'elle est passée dans le langage courant !
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Minute papillon !
Le choix de l'instrument est surprenant pour une femme bien plus proche du punk, dans son attitude et ses choix musicaux, que du musette. C’est une écorchée vive qui place au centre de ses créations la difficulté de vivre et la condition féminine avec une certaine noirceur mais jamais sans humour.
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Jean Corti, de Brel aux Têtes raides
C’est Jean Corti que l’on entend dans la fameuse vidéo où Brel, à l’Olympia, chante Amsterdam.
À la fin des années 1990, il participa à de nombreuses créations et concerts avec les Têtes Raides, leur apportant un nouvel élan musical. Le leader du groupe, Christian Olivier, est lui-même accordéoniste à ses heures.
Jeannot Perret, cosignataire de cette polka, fut un véritable vulgarisateur de l’histoire de l’accordéon, parcourant la France avec sa formidable collection de documents et de plus d’un millier d’accordéons.
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Jacques Higelin
Jacques Higelin était multi-instrumentiste. Digne héritier de Charles Trenet, le « fou chantant des années rock », comme le décrit Claude Lemesle, s'accompagnait au piano, à la guitare et à l'accordéon. Même désaccordé, son accordéon sonnait toujours juste et s'accordait « au diapason du tourbillon des corps et des cœurs amoureux ». Dans cette chanson, il rend hommage « aux pianistes à bretelles souriant aux étoiles / Que la boule de cristal renvoie du haut du ciel / Sur les petits amoureux qui tournent autour des bals » (L'Accordéon désaccordé).
>Écoutez le podcast (2013)
La valse de Yann Tiersen
Auteur compositeur et multi instrumentiste passé par le conservatoire et la scène rock rennaise des années 1980, Yann Tiersen ménage une place de choix à l'accordéon dans ses œuvres, et ce, dès son premier disque La Valse des monstres. Mais c'est une autre valse, celle de l'héroïne du film de Jean-Pierre Jeunet, qui permettra au brestois de connaître un fabuleux destin.
Claudio Capéo
Il délaisse cependant la boîte à frissons pendant quelques années, jouant adolescent dans un groupe de metal, puis se révélant au public par le chant, en participant à la saison 5 de l'émission The Voice : la plus belle voix. S'il ne remporte pas le télé-crochet,ses prestations lui valent d'être signé par le label Jo&Co, qui sortira son premier album éponyme. Le succès est au rendez-vous.
Chanson française urbaine, chanson de rue, avec une énergie scénique communicative. Comme pour affirmer, s'il était besoin, que la chanson et l'accordéon, c'est un mariage d'avenir !
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Rock'n accordéon
Il semblait impensable que le rock s’empare de l’accordéon des vieux et de la France rurale. Pourtant, l’accordéon a adopté sans retenue la « rock attitude ».
Dans de nombreux groupes, les musiciens n’hésitent plus à quitter leur clavier, souvent positionné en fond de scène, pour venir briller sur le devant, armé d’un accordéon chromatique touches piano. Le passage de l’un à l’autre étant similaire pour la main droite.
Gérard Blanchard, précurseur alternatif
Il est un des premiers à avoir utilisé l'accordéon pour jouer du rock (rockaccordéon), bien avant les mouvements alternatif et néo-réaliste. Au milieu des années 70, son premier groupe de rock s'appelle Roxy musette. Divers groupes et projets en pleine vague punk post 77, en parallèle d'une activité de dessinateur, puis Gérard Blanchard reprend, début 80, son accordéon, pour se lancer en solo. En 1981, son tube Rock Amadour arrive en tête des hit-parades et se vend à plus d'1,7 million d'exemplaires. Il est alors le seul à faire du rock sans guitare, avec du sax sur des rythmiques qui tirent parfois vers le ska. Son style va inspirer le rock alternatif qui pointe déjà le bout de sa mèche.
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François Hadji Lazaro, une anche en feu
François Hadji-Lazaro dépose à la Sacem bon nombre de ses premiers titres le 27 novembre 1986, année de la création des Garçons Bouchers, émanation de Bolchoskins, groupe punk né un an auparavant. Les Garçons Bouchers sont à l'origine d'un des plus dynamiques labels de rock indépendant, Boucherie production, mais aussi Charcuterie Éditions et un fanzine, L’Écho des Côtelettes ! Hadji-Lazaro est multi-instrumentiste : vielle à roue, mandoline, ukulélé, concertina, cornemuse, accordéon… À l’arrêt des Bouchers, il continuera avec Pigalle et en solo mais également avec des spectacles et des disques de musique pour enfants, toujours avec un zeste de punk, et beaucoup d'accordéon !
La Bière, La lambada on aime pas ça ou Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs sont des titres incontournables du rock indépendant des années 1980. Et avec Los Carayos, sorte de super groupe folk punk, avec Manu et Antoine Chao, Schultz et Alain Wampas, il a fait découvrir à beaucoup la musique cajun.
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Les Négresses vertes
Formé en 1987 par des musiciens issus de la scène punk, les Négresses Vertes se réapproprient l’image musette manouche avec l’accordéon chromatique aux mains de Mathias Canavese. En 1988, leur premier album Mlah, impose leur style gouailleur et festif. Titis parisiens sauce gitane, mâtinés de rock british, les Négresses vertes ont signé des titres phares du rock alternatif français : Voilà l'été, Zobi la mouche, Sous le soleil de bodega... Dans ces hits, la polka ou la valse de l'accordéon se mêle aux guitares flamencos, au chant raï, aux cuivres et percussions latines. Séparé en 2001, le groupe se reforme ponctuellement depuis 2015.
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Blankass, apérock accordéon
Créé par les frères Guillaume et Johann Ledoux suite à l'aventure Zéro de conduite, Blankass a mis l'accordéon sur le devant de la scène rock des années 1990. Originaires d'Issoudun, la ville qui a formé une grande partie des professionnels des musiques actuelles, leur aventure musicale commence très jeune. Ils ont 9 et 11 ans quand démarre l'aventure Zéro de conduite, en 1981 ! Deux ans plus tard, ils sont sur la scène du Printemps de Bourges. Ils jouent en première partie des Clash, de U2 et participent à l'inauguration du Zénith en 1984. Le groupe ne survit pas aux années 1980.
En 1990, Guillaume et Johan montent Blankass, abréviation de blanc-cassis, version populaire du fameux kir. Plusieurs années sur la route, et un album qui sort fin 1995. C'est un succès, notamment grâce au premier single La couleur des blés, qui cartonne à la radio. Leur formule guitare/accordéon les emmènera haut : centaines de milliers d'albums vendus, deux nominations pour les Victoires de la musique, et même à composer pour Johnny Hallyday (Clémence). En 1997, la Sacem leur remet le Prix Roger Seiller du meilleur groupe français. Leur dernier album C'est quoi ton nom ? est sorti début 2020.
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Java, sexe accordéon et alcool
« Java, c'est pas de la menthe à l'eau / Java, c'est du rock'n roll / Java, c'est le vrai son parigot /
La devise : sexe, accordéon et alcool ». C'est R.wan, le chanteur, qui le dit : Java, c'est du rock'n'roll et de l'accordéon. La poésie, la gouaille et l'humour parigot trouvent un prolongement naturel dans ce rap musette à l'énergie rock et l'esprit teinté de punk. Formé en 2000, c'est sur scène que le groupe acquiert sa notoriété, notamment après un passage remarqué aux Vieilles Charrues en 2001. Et l'accordéon de Fixi, qui sonne maintenant reggae avec Winston Mc Anuff, n'y est pas pour rien.
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Anarchy in the musette
En 1976, Sid Vicious chante l'anarchie pour l’UK, en français, sur une valse musette interprétée par Marcel Azzola à l’accordéon chromatique.
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Influenceurs, les sons d'ailleurs
Raul Barboza l’argentin, Régis Gizavo le malgache, René Lacaille le réunionnais... Leur arrivée sur le territoire métropolitain a bousculé les lignes de l’accordéon moderne.
Par leurs techniques particulières, l’action du soufflet et des rythmiques sans limites, les accordéons des musiques des peuples du monde, pourtant identiques à ceux de l’hexagone, ont ouvert de nouvelles « voix » dans la technique de l’instrument à anche libre.
Le chamamé de Raùl Barboza
Né en 1938 à Buenos Aires, Raul Barboza est l'ambassadeur du chamamé et de la musique du Litoral (Argentine).
L'Argentine, terre d'émigration italienne aux relations fortes avec la France, ne pouvait pas ne pas jouer un rôle de premier plan dans l'histoire de l'accordéon. Et pas que pour le tango ! Quand Raul Barboza s'installe au pays du musette en 1987, il amène dans son soufflet le chamamé, dont il est, avec Chango Spasiuk, le plus éminent représentant.
Comme pour le musette, l'accordéon est l'instrument central (avec la guitare) d'une musique métissée, qui hybride différentes traditions culturelles. Le chamamé, c'est la rencontre entre indiens guaranis, colons espagnols et émigrants italiens et allemands. C'est la musique des gauchos !
Accordéons orientaux
La boîte à frissons est voyageuse... De l'Afrique du Nord à l'Extrême-Orient, en passant par le Caucase et la Russie, elle affirme son rôle d'instrument de musiques populaires.
L'accordéon s'est acclimaté à diverses musiques, se transformant et adaptant au besoin son clavier et/ou ses accordages pour coller aux spécificités harmoniques locales. Par exemple dans le monde arabe, et notamment en Algérie, en Égypte ou au Liban.
Le Châabi oranais et le Raï ont intégré l'accordéon dès les années 1960. Comme souvent, il a joué un rôle de transition entre instruments traditionnels et claviers électroniques. Cheb Khaled et Cheb Mami, les deux stars du raï, sont toutes les deux accordéonistes ! En Chine et au Japon, les interprètes de musette de grand talent sont nombreux.
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Le tsapiky de Régis Gizavo
L'accordéon est l'un des instruments de base du tsapiky, une musique née dans les années 1970 dans la région de Tuléar. Initialement liée à des cérémonies rituelles, c'est une musique populaire au sens fort du terme. Elle accompagne tous les moments et événements de la vie, des bals populaires aux matchs de foot. Régis Gizavo fait d'ailleurs son apprentissage musical en jouant pour les cérémonies d'exorcisme et les circoncisions.
Se basant sur la musique traditionnelle du Sud de Madagascar, le style s'électrise, s'amplifie, se synthétise et se remixe, à partir des années 80. C'est aujourd'hui un style très populaire dans toute l'île. Ses stars sont massivement diffusées en radio.
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Le maloya de René Lacaille
Autodidacte, il apprend la batterie et l'accordéon en prenant part, en famille, aux « bals la poussière ». Saxophoniste et guitariste, il est de ceux qui, au début des années 70, créent le maloya électrique.
C'est en France, au début des années 80, qu'il découvre le maloya de Danyel Waro, qui le reconnecte avec ses racines. Il décide alors de reprendre le "ralé-poussé", style d'accordéon traditionnel de La Réunion, et de le revisiter. Un artiste, et une musique, à l'image de l'île qui les a fait naître : riche de la rencontre des rythmes et des instruments africains, indiens, malgaches et européens.