X
interstitiel
Chronique
Yann d’Armor, les états de service d'un poilu
De nombreux absents...

Durant la Grande Guerre, la Sacem a vu nombre de ses membres mobilisés sur le front. Parmi eux figure le musicien René Gannay, dit Yann d’Armor, né dans l’Indre-et-Loire en 1879 et membre stagiaire depuis 1910.

À sept mois d’intervalle, en 1918, il adresse à la Sacem deux courriers accompagnés de citations ayant valeur de certificat de moralité, afin probablement de se distinguer des « embusqués » de l’arrière qui ont échappé à la mobilisation.

Comme dans une sorte de journal, il raconte les étapes de ses affectations et engagements dans des combats, ainsi que la citation qu’il a reçue à l’ordre de son régiment (le 71e d’infanterie) le 3 février 1918 pour être décoré de la Croix de Guerre : « Très bon soldat ayant toujours assuré son service spécial en faisant preuve de courage et de sang-froid. »

Au cœur de l’Histoire

Dans son second courrier, René Gannay présente la citation dont il a fait objet le 14 septembre 1918 en tant que brancardier musicien au 165e régiment d’infanterie : « Brancardier très courageux, a organisé sous le feu d’une mitrailleuse ennemie un refuge pour blessés assurant leur transport jusqu’au PS (poste de secours) du bataillon, sous un violent bombardement. »

Le théâtre de ces opérations est le Moulin de Laffaux, lieu-dit du département de l’Aisne. Un lieu aujourd’hui chargé d’histoire, qui a vu se dérouler des combats stratégiques en mai 1917 (bataille dite du Chemin des Dames), septembre 1918 (bataille des Cent jours) et même en juin 1940 (bataille de France).

Par Martin Pénet

Correspondance de Yann d'Armor à la Sacem en temps de guerre
DÉCOUVRIR L'ARCHIVE