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Chronique
Photo d’identité d’Annie Fratellini
La jeunesse de l'art (du cirque)

Sur cette photo de 1957 signée Sam Lévin, Annie Fratellini arbore un air espiègle mêlé de mélancolie, qui rappelle l’image du clown triste.

Une ascendance illustre

Issue d’une célèbre et vaste famille circassienne d’origine italienne, elle est née en 1932 à Alger. En digne enfant de la balle, elle commence sa carrière dès l’âge de 16 ans au Cirque Médrano, dont les clowns Fratellini étaient pensionnaires quasi attitrés depuis la Grande Guerre. Cet établissement aujourd’hui disparu, situé à l’angle du boulevard de Rochechouart et de la rue des Martyrs, sera très populaire jusque dans les années 1960.

Avec ses oncles, Annie apprend donc le métier de clown, d’acrobate et aussi la musique.
Elle est la première femme à jouer le classique rôle d’Auguste, mais ses talents vont la propulser bien au-delà du monde du cirque. Chanteuse et multi-instrumentiste, elle s’oriente vers la chanson, le jazz et le cinéma.

Une artiste accomplie

Annie Fratellini devient célèbre au cours des années 1950, tant par la scène, le disque, que sur les écrans, où elle apparaît dans une dizaine de films.
L’essentiel de sa discographie se situe entre 1955 et 1965. Interprète de chansons de qualité du répertoire (Un fil sous les pattes, Avec les anges, En douce, Qu’on est bien…) ou bien de créations, elle entre à la Sacem comme compositrice en août 1965.

Son dernier mariage en 1969 avec le cinéaste Pierre Etaix, passionné de cirque, lui permet de renouer avec ses origines. Ils montent en 1971 un duo clownesque, qui la conduit à écrire des sketches comme Entrée de clowns et à demander son adhésion à la Sacem en qualité d’auteure, ce qui sera effectif en août 1972.

Deux ans plus tard, Pierre et Annie créent l’École nationale du Cirque, première du genre en Europe occidentale, qui va conduire au renouvellement de cette discipline artistique.

Par Martin Pénet

Photo d'identité d'Annie Fratellini
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